Au 1er trimestre 2021, les banques se refont une santé, la reprise est là !
Le système bancaire au Maroc a été l’un des principaux contributeurs à la mise en oeuvre des solutions de soutien économique, dès mars 2020.
En effet, parmi les mesures prises par l’État, le financement des entreprises a été privilégié avec l’accompagnement de la garantie de la CCG. Celle-ci a été érigée en banque avec une augmentation des fonds de garantie pour appuyer les crédits bancaires jusqu’à 95%.
C’est dire que les banques ont été, dès le début de la crise, d’importants acteurs dans le soutien des entreprises, en accompagnant la CCG qui garantissait les crédits dit « Oxygène », donc de trésorerie, pour éviter l’asphyxie des PME, TPE et même certaines grandes entreprises dans des secteurs totalement sinistrés comme le tourisme.
Ces derniers, qui devaient servir 3 mois ont été prorogés d’autant, relayés par les crédits Relance, lesquels courent toujours à des taux étudiés et pour une durée censée couvrir la crise et au-delà.
Ainsi, accompagné par la garantie de la CCG, le secteur bancaire a pu continuer son activité de financement de l’économie alors même que les crédits antérieurs engagés avec leurs clients rencontraient des difficultés de remboursement.
Les banques ont ainsi profité de cette nouvelle activité, celle d’accompagner la CCG dans le financement de la crise sachant qu’avec l’arrêt de l’activité et l’installation de la crise économique, leur activité normale se trouvait naturellement amputée. Leurs engagements se sont transformés de crédits d’investissements en crédits de trésorerie. Ce qui est d’autant dommageable qu’après la crise financière de 2008, elles ont vécu cette même mutation des crédits d’investissements en crédits de trésorerie qui a duré plusieurs années et dont elles sortaient à peine en 2018-2019.
Face à cette situation, les banques ont connu naturellement une très forte augmentation du risque à fin 2020, allant jusqu’à un doublement ou triplement de leurs provisions à cet effet, pesant lourdement sur leurs résultats de 2020.
Donc, de façon générale, elles ont toutes connu une appréciation de leur Produit Net Bancaire.
Mais, ce dernier a été quasi entièrement absorbé par les provisions pour risques qui ne se sont pas limitées aux risques des crédits mais aussi à une provision pour risque généraux, destinée plus globalement à la situation de crise jugée comme étant très grave.
Concrètement, pour les trois principales banques de la place, que sont Attijariwafa bank, Banque Of Africa BMCE Group et BCP, voici le comportement de leurs principaux indicateurs en consolidé pour l’année de crise que fut 2020.
Attijariwafa bank a réalisé en 2020 un PNB de 23 858 MMdhs contre 23 473 MMdhs en 2019, un
Résultat d’exploitation consolidé de 11 624 MMdhs contre 10 661 MMdhs, mais son Résultat Net consolidé s’est dégradé, à 3 milliards de dirhams en 2020 contre 5,8 MMdhs l’année précédente. De même que BCP a réalisé en 2020 un PNB consolidé en augmentation à 19,3 MMdhs contre 17,8 MMdhs l’année précédente alors que son RBE a chuté à 2 MMdhs contre 5,9 MMdhs d’une année à l’autre comme son Résultat Net consolidé qui a été divisé par plus que 2 points à 1,2 MMdhs contre 2,99 MMdhs en 2019.
Quant à Bank Of Africa, en chiffres consolidés, elle a réalisé en 2020 un PNB et un Résultat d’exploitation réciproquement de 14 milliards contre 13,8 et de 1,75 contre 3,6 MMdhs. En revanche, son RN est tombé de 1,9 milliard de dirhams à 738 millions de dirhams sous le poids du coût du risque qui a flambé.
Mais s’il a fallu retracer ces indicateurs bancaires de 2020, c’est parce que les publications du premier trimestre 2021 affichent déjà un net redressement des indicateurs financiers de ces banques par rapport au même trimestre de 2020, année de crise.
En effet, l’on constate que le coût du risque et donc les charges d’exploitations ont beaucoup baissé pour certaines banques impactant leurs résultats à la hausse comme le montrent les tableaux suivants. Le premier tableau compare les résultats du premier trimestre de 2019, 2020 et 2021, banque par banque et le second ceux du système bancaire dans sa globalité.
Ces constats sont très positifs pour l’appréciation de la reprise économique dans notre pays qui ne peut se faire sans un système bancaire fort ! Bien que touché par l’aggravation du risque engendré par la crise sanitaire et économique de 2020, le système bancaire se rattrape rapidement au terme du premier trimestre 2021.