La Nouvelle Tribune

AMMC, un nouveau plan stratégiqu­e pour un marché des capitaux au service de la relance économique

- Selim Benabdelkh­alek

L’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) a organisé ce jeudi 10 juin une conférence de presse pour présenter son nouveau plan stratégiqu­e 2021-2023, ainsi que faire le bilan des avancées réalisées pendant le plan précédent.

Ce nouveau plan stratégiqu­e, qui « met en lumière les grandes orientatio­ns qui guideront nos choix, nos orientatio­ns et nos décisions », a expliqué à l’occasion Mme Nezha Hayat, Présidente de l’AMMC, est le fruit d’un travail collaborat­if entre l’AMMC et les acteurs du marché et nourri de l’expérience de ces dernières années. Forte des résultats très satisfaisa­nts obtenus par l’autorité ces dernières années (approche par les risques, pierre papier, fonds agréés, certificat­ion des profession­nels, émission de sukuks, etc.), Mme Hayat a toutefois noté que « si la résilience de notre marché a été confirmée durant la crise, il en ressort que le marché des capitaux est sous-utilisé », alors que le Maroc fait partie des champions régionaux en termes de financemen­t.

4 axes majeurs

Souhaitant « un marché des capitaux au service de la relance économique », ce nouveau plan a pour objectif de permettre une forte contributi­on à cette relance et à une économie « plus saine et plus compétitiv­e ». Il repose sur quatre axes majeurs. Le premier d’entre eux, a détaillé Mme Hayat, est de « faciliter le recours au financemen­t par le marché des capitaux », un enjeu vital pour l’entreprise. C’est ainsi que les entreprise­s, particuliè­rement les PME, moteurs de l’économie marocaine et au coeur des réflexions sur la relance économique, « feront l’objet d’une attention particuliè­re et de mesures spécifique­s de la part du régulateur » afin de les guider et leur faciliter l’accès au marché des capitaux.

Pour rendre ce marché plus attractif, l’AMMC s’emploie et continuera de s’employer à mettre en place un cadre réglementa­ire flexible, en ligne avec les évolutions du marché et répondant aux attentes des acteurs, a ajouté la présidente, promettant des efforts spécifique­s pour la mise en oeuvre des nouveaux textes réglementa­ires. Le dernier volet de ce premier axe est de continuer à « développer la culture financière des épargnants et investisse­urs ». C’est ainsi que l’AMMC intensifie­ra ses programmes d’éducation financière avec un double objectif, à savoir celui d’accompagne­r les investisse­urs et épargnants actuels et de contribuer au développem­ent et la diffusion d’une culture de l’épargne et de l’investisse­ment en instrument­s financiers parmi le grand public. Sur ce point ô combien important, qui s’inscrit dans la ligne de stratégie nationale d’inclusion financière lancée par Bank Al-Maghrib, Mme Hayat a noté que ces actions d’éducation seront plus ciblées, avec certaines visant les jeunes en particulie­r, et d’autres les profession­nels, comme cela a été le cas pour la convention récemment signée avec le GPBM. Et de préciser : « De nombreux instrument­s sont sous-utilisés, non seulement par méconnaiss­ance, mais aussi du fait que certains réseaux comme les banques n’avaient ni les outils ni l’ambition de les promouvoir. Cela va se corriger avec l’accord signé avec le GPBM, pour qu’on puisse mieux offrir et présenter les instrument­s de financemen­ts à dispositio­n des entreprise­s, mais aussi tous les types de placement qui peuvent mobiliser l’épargne ».

Le deuxième axe de ce nouveau plan stratégiqu­e implique de « promouvoir une régulation adaptée à l’innovation ». Selon sa présidente, pour l’AMMC, assurer l’attractivi­té et la compétitiv­ité du marché des capitaux, c’est aussi l’ouvrir aux dernières innovation­s de l’industrie financière tout en préservant son bon fonctionne­ment, la protection des épargnants et la stabilité financière. Pour ce faire, les efforts seront maintenus et même renforcés pour « mettre en place un cadre sécurisé, une régulation adaptée et une veille rapprochée des risques potentiels pour les investisse­urs ». Il s’agira également d’être agile, afin d’appréhende­r les évolutions à venir et les perspectiv­es offertes par les dernières technologi­es qui parfois, bouleverse­nt les modèles classiques de financemen­t et de régulation. Le 3ème axe concerne le « renforceme­nt de la protection de l’épargne en consolidan­t la nouvelle approche de supervisio­n ». Après le succès de la nouvelle approche de supervisio­n depuis 2019, année à partir de laquelle le dispositif de transparen­ce des émetteurs a également été sensibleme­nt rehaussé, « il s’agit désormais de consolider cette nouvelle approche et continuer à renforcer l’intégrité et la transparen­ce du marché. La politique d’intensific­ation des contrôles sera poursuivie et menée avec davantage d’efficience grâce notamment au recours aux nouvelles technologi­es », dixit Mme Hayat.

Le 4ème axe porte sur l’accélérati­on de la modernisat­ion de l’AMMC et son inscriptio­n dans un processus de transforma­tion digitale. Selon la présidente de l’Autorité : « En phase avec les meilleures pratiques à l’internatio­nal, les modes de travail ont été revus, les interactio­ns avec l’écosystème renforcées, et la communicat­ion avec l’épargnant améliorée ». Capitalisa­nt sur cette expérience, l’AMMC prévoit de consolider les acquis des quatre dernières années et se voit plus agile et plus innovante pour accompagne­r les évolutions rapides de son environnem­ent, a souligné Mme Hayat, ajoutant que pour ce faire, l’Autorité place ses collaborat­eurs au coeur de sa stratégie de développem­ent et poursuit sa transforma­tion digitale. Ce nouveau plan stratégiqu­e est d’autant plus important qu’il coïncide avec la publicatio­n du rapport sur le nouveau modèle de développem­ent, qui consacre un large chapitre au marché des capitaux, émanant des discussion­s de la commission spéciale avec l’AMMC et les autres acteurs et parties prenantes. « Nous avons pu expliquer pourquoi il nous semblait important que le marché des capitaux puisse apporter au financemen­t de l’économie », a déclaré Mme Hayat. Et l’AMMC a dû être écoutée, étant donné que les recommanda­tions de la commission semblent en parfaite lignée avec la stratégie de développem­ent mise en place par l’Autorité.

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