La Nouvelle Tribune

«C’est une grande responsabi­lité et un honneur de représente­r mon pays»

Rencontre avec Rita Bennani, l’une des premières marocaines et nord-africaines participan­t aux Championna­ts du monde individuel­s de débat

- Propos recueillis par Zainab M’barki

Rita Bennani est une jeune lycéenne et la plus jeune adhérente au Moroccan national debate team. Elle participer­a bientôt aux Championna­ts du monde individuel­s de débat et d’art oratoire, le tournoi internatio­nal annuel de débat et de prise de parole en anglais pour les élèves du secondaire du monde entier. La compétitio­n s’étend sur une période de cinq jours, fin mars/début avril et implique une centaine de concurrent­s de différente­s origines. A seulement 14 ans, Rita sera l’une des premières marocaines et nord-africaines élue pour participer à ce concours.

La Nouvelle Tibune : Peux-tu nous parler un peu de toi ?

Rita Bennani : Tout d’abord, je tiens à vous remercier d’avoir pris l’initiative de m’avoir interviewe­r aujourd’hui. Je m’appelle Rita Bennani, je suis née et je vis à Casablanca. J’ai quatorze ans, j’étudie en 3e année dans une école de système américain de Casablanca et je suis de nationalit­é marocaine.

Quel est ton parcours ?

A côté de mes études, je suis engagée dans plusieurs causes et discipline­s. Je suis membre de plusieurs groupes dont MUN (Model United Nations), qui est une simulation pédagogiqu­e qui forme et prépare les participan­ts aux négociatio­ns internatio­nales et leur apprend plus sur différents domaines comme la diplomatie, les relations internatio­nales ou encore les Nations Unies. Je suis également membre du groupe féministe M’Power, qui signifie le pouvoir de la femme au Maroc dans lequel, la situation de la femme marocaine, les difficulté­s qu’elle peut rencontrer et les solutions pour réduire et faire disparaitr­e ces difficulté­s sont discutées. Je fais aussi partie d’une fondation qui se nomme People To People, qui a été créée dans le but de renforcer la collaborat­ion, la coopératio­n et l’amitié entre différente­s personnes et ce, par le biais d’activités culturelle­s, éducatives et humanitair­es. Je fais partie du conseil d’étudiants qui contribue au partage des idées, intérêts et préoccupat­ions des élèves et qui joue le rôle de médiateur entre élèves, enseignant­s et directeurs d’école. Par rapport aux débats, je me suis récemment intéressée aux débats internatio­naux car avant, je participai­s uniquement aux débats nationaux.

Comment as-tu découvert cette passion que tu as actuelleme­nt pour les débats ?

Cette passion m’est venue très naturellem­ent, j’ai toujours été passionnée et attirée par les débats surtout depuis que j’ai commencé à participer aux compétitio­ns de débats. A l’âge de douze ans, j’ai commencé à m’intéresser aux concours de débats organisés au sein de mon école. Début janvier 2020, j’ai voyagé avec mon équipe à l’université Al Akhawayn à Ifrane, cet événement a marqué mon début dans l’art oratoire. Ma famille m’a également fait remarquer que j’ai toujours pris la parole avec confiance et déterminat­ion. J’adore m’exprimer, partager mon opinion et convaincre les autres. Je réalise aujourd’hui, que c’est quelque chose d’inné en moi.

Tu participes bientôt aux championna­ts du monde individuel­s de débat et d’art oratoire. Comment te sens-tu ?

Je ressens du bonheur et beaucoup de responsabi­lité. Le bonheur que mes efforts n’ont pas été vains et que je vais représente­r mon pays dans une compétitio­n internatio­nale (Word Individual Debating and Public Speaking Championsh­ips), surtout que c’est la première fois qu’un pays de l’Afrique du Nord va y participer. C’est une grande responsabi­lité et un honneur de représente­r mon pays.

Comment tes proches et ton entourage t’ont-ils soutenu?

Je suis extrêmemen­t reconnaiss­ante d’avoir une famille aussi présente et encouragea­nte. Le soutien de ma famille me permet de me surpasser et de toujours être la meilleure version de moimême. Grâce à mon éducation, j’ai grandi et je grandis encore en étant curieuse, ambitieuse et assoiffée de découverte­s de nouvelles cultures et connaissan­ces.

Tu es encore lycéenne, comment gères-tu la pression de l’école d’un côté et la pression des concours de débats et d’art oratoire, de l’autre?

Il faut faire de nombreux sacrifices comme par exemple, participer aux nombreux concours en ligne avec des personnes issues de différente­s nationales, souffrir du décalage horaire et du manque de sommeil mais ma passion pour les débats est plus forte. Il n’est pas facile de concilier travail scolaire et activité culturelle comme les débats qui demandent énormément de temps et d’énergie. Toutefois, j’arrive à gérer mon emploi de temps car je me suis habituée à jongler entre diverses activités. Depuis toute petite, je suis passionnée par tout ce que je fais, j’adore apprendre et essayer de nouvelles choses. Je pratique la danse classique, la danse moderne, le piano, le chant et de l’équitation, c’est grâce à ces activités que j’arrive à trouver mon équilibre et ma force.

«Si une jeune fille veut jouer un rôle actif dans la société dans laquelle elle vit, elle doit développer ses connaissan­ces, prêter attention à l’art de la communicat­ion, en général et à l’art de parler en public, en particulie­r. Elle doit prêter attention aux relations humaines, les développer et s’efforcer de les rendre plus fructueuse­s», déclare la jeune Rita à l’occasion de la Journée de la femme.

Quels sont tes aspiration­s et projets futurs ?

Vu que je suis anglophone, je voudrais continuer mes études aux Etats-Unis. En ce qui concerne le métier, je veux tellement bien choisir que je ne sais pas exactement quelle direction prendre mais tout ce que je sais c’est que je veux faire quelque chose d’exceptionn­el qui va aider la société et les génération­s à venir, et surtout exercer un métier qui saura refléter et représente­r la personne que je suis.

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