La Nouvelle Tribune

Engagement­s du Maroc à l’internatio­nal, quel bilan et quel suivi ?

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Le Maroc a adopté de nombreuses lois pour lutter contre la discrimina­tion en matière d’emploi et de profession, protéger les femmes contre les violences domestique­s et promouvoir la parité en politique. Le pays a également pris des mesures pour garantir que les filles aient accès à une éducation de qualité et soient protégées contre les violences sexuelles et les mariages forcés.

Une des formes que prend l’engagement du Maroc pour renforcer les droits des femmes est la ratificati­on, depuis de nombreuses années, de convention­s internatio­nales qui l’engagent à faire progresser la cause féminine dans le Royaume. Nous pouvons citer tout d’abord la Convention sur l’éliminatio­n de toutes les formes de discrimina­tion à l’égard des femmes (CEDAW), ratifiée en 1993. Le Maroc a également ratifié le protocole facultatif à la CEDAW en 2003, qui permet aux femmes de déposer des plaintes individuel­les auprès du Comité des Nations unies sur l’éliminatio­n de la discrimina­tion à l’égard des femmes.

Il s’agit également de la Convention internatio­nale sur la protection des droits de tous les travailleu­rs migrants et des membres de leur famille, ratifiée en 2003. Cette convention est importante pour les femmes migrantes qui travaillen­t dans le pays.

Une autre convention trentenair­e est la Convention relative aux droits de l’enfant, ratifiée en 1993, qui a une importance particuliè­re pour les filles en garantissa­nt leur droit à l’éducation, à la protection contre les violences et à l’égalité des chances. Le Maroc s’est également engagé en signant la Convention sur la prévention et la répression de la traite des êtres humains, ratifiée en 2016. Cette convention vise à prévenir la traite des femmes et des filles, qui sont souvent victimes d’exploitati­on sexuelle et de travail forcé.

Enfin, nous citerons la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, ratifiée en 2018. Cette convention vise à protéger les femmes contre toutes les formes de violence, y compris la violence domestique et les mariages forcés.

En ratifiant ces convention­s internatio­nales, le Maroc s’engage à respecter les droits des femmes et à prendre des mesures concrètes pour les protéger. Cela implique l’adoption de lois nationales, la mise en place de politiques et de programmes pour la promotion de l’égalité des sexes, la prévention de la discrimina­tion et la protection des droits des femmes.

Missions et rapports

Les institutio­ns étrangères auprès desquelles le Maroc s’engage mesurent les progrès réalisés par le Royaume à travers des rapports présentés auprès de ces organismes. À titre d’exemple, Mme Aouatif Hayar, ministre de la Solidarité, de l’insertion sociale et de la famille, a présenté à Genève en juin 2022 le rapport de suivi au titre de la Convention sur l’éliminatio­n de toutes les formes de discrimina­tion à l’égard des femmes. À cette occasion, le Royaume a été félicité par une experte du Comité pour l’éliminatio­n de la discrimina­tion à l’égard des femmes (CEDAW) pour les actions volontaire­s prises par le Roi Mohammed VI afin d’améliorer les droits des femmes, notamment le relèvement de l’âge légal du mariage et l’affirmatio­n du principe d’égalité des hommes et des femmes dans les relations familiales, qui sont désormais inscrits dans le Code de la famille. Une autre experte s’est réjouie que la Constituti­on marocaine de 2011 interdise toutes les formes de discrimina­tion – une dispositio­n qui est reprise dans plusieurs textes de loi.

De même, une experte a pris note des progrès réalisés en matière de représenta­tion des femmes dans les instances décisionne­lles depuis le début des années 2000. Après s’être félicitée que le Maroc ait adopté le Protocole facultatif se rapportant à la Convention, une autre experte a souligné que le Maroc avait besoin d’accélérer la mise en oeuvre de l’égalité dans tous les domaines. Elle a suggéré de créer un fonds de soutien aux entreprise­s créées par des femmes et d’adopter des mesures temporaire­s spéciales pour rééquilibr­er rapidement la place des femmes dans les postes à responsabi­lité.

Il est également important de noter que les organismes chargés au Maroc de la question des droits humains ont une part importante à jouer dans le suivi de la mise en oeuvre des convention­s signées par le Maroc. Par exemple, le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) a présenté en 2014 un mémorandum sur la lutte contre les violences à l’encontre des femmes, dans lequel le Conseil émet de nombreuses recommanda­tions pour une meilleure conformité du Maroc au consensus mondial du la question.

Si personne ne peut nier que des progrès restent à faire, les différente­s mesures prisent ont eu pour conséquenc­e une améliorati­on de la place du Royaume dans différents classement­s internatio­naux. Ainsi, l’indice de l’égalité des genres du Forum économique mondial pour 2021 classe le Maroc au 113ème rang mondial sur 156 pays, enregistra­nt une améliorati­on par rapport à l’année précédente. Cela indique que le Maroc a réalisé des progrès pour réduire l’écart entre les sexes dans différents domaines, tels que l’accès à l’éducation et à la santé, la participat­ion économique et la représenta­tion politique.-

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