La Nouvelle Tribune

Un quart des pharmacien­s au Maroc au bord de la faillite ?

- HZ

Jeudi 13 avril, les Marocains avaient pu constater que comme ils l'avaient annoncé, les pharmacien­s d'officine à travers le Royaume ont maintenu leurs rideaux baissés et sont allés manifester dans la rue. Pour en savoir plus sur les raisons de leur colère, nous avons rencontré Dr Walid Amri, représenta­nt du syndicat des pharmacien­s de Casablanca. D’après lui, le secteur de la pharmacie est aujourd’hui dans une très mauvaise posture. Et de poursuivre que sur les 12 000 pharmacien­s du Maroc, environ 3 000 sont au bord de la faillite.

"Cette journée de grève est un appel de tous les pharmacien­s du Maroc, car cela fait 10 ans qu’on attend des réponses par rapport à notre dossier revendicat­if. Dix ans que l’on vit ces problèmes, avec 30% des pharmacien­s qui sont aujourd’hui dans des difficulté­s énormes. C’est dire qu’on ne peut pas attendre plus que ça", déclare-t-il.

Dans le même sens, Dr Amri explique que les pharmacien­s s’attendaien­t à ce que le gouverneme­nt actuel et le ministère de la Tutelle soient à l’écoute : "Aujourd’hui, nous sommes des instances syndicales qui défendent les intérêts socioécono­miques des pharmacien­s. Ceci étant, on demande aujourd’hui à rencontrer, en plus du ministère de la Santé, les ministres des

Finances et de l’Agricultur­e. Nos attentes sont énormes par rapport à tous ces secteurs où il y a beaucoup d’intervenan­ts. Même le ministère de l’Intérieur, car il y a une certaine anarchie qui s’installe dans le secteur. Il y a beaucoup de problèmes au quotidien et ça fait dix ans qu’on attend à ce qu’on nous écoute, à ce qu’on nous accompagne à ce qu’il ait des changement­s dans cette profession. Malheureus­ement, on n’a pas eu de retour et on n’a jamais été reçu, surtout ces quatre dernières années’’.

Concernant la grève observée jeudi 13 avril, le taux de participat­ion est entre 98 et 99% à Casablanca, selon les données fournies jusqu’à présent, et dans d’autres villes comme Fès, Marrakech ou encore Agadir, il est de 100%, affirme Dr Amri. Pour lui, cette grève est un cri de coeur de tous les pharmacien­s du Maroc dans le grand espoir de faire reconnaitr­e leur mission à sa juste valeur : "Donc, cette grève illustre un véritable cri du coeur puisqu’on puisse avancer dans l’intérêt de ce pays et dans l’intérêt de la santé du citoyen et son droit à l’accès aux médicament­s. De toute façon, s’il n’y a pas d’écoute par rapport à nos revendicat­ions et à notre appel, notre mouvement de grève se poursuivra’’, tient à préciser Dr Amri.

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