20 Minutes - Genève

Des parents en deuil font plier Facebook

ALLEMAGNE La justice a donné raison à des parents qui cherchaien­t sur le réseau social des infos sur les circonstan­ces de la mort de leur fille.

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Les publicatio­ns sur un réseau social sont juridiquem­ent identiques à un journal intime ou à des lettres. Le jugement rendu jeudi par la Cour suprême contraint Facebook à laisser les parents d’une ado décédée accéder à son compte. Son père et sa mère espéraient comprendre les circonstan­ces de sa mort brutale en consultant ses derniers écrits. Le géant du Net s’y était refusé par respect pour la vie privée de ses amis numériques.

En 2012, une ado de 15 ans décédait, écrasée par un métro à Berlin. Accident ou suicide? Voulant comprendre les circonstan­ces de sa mort, les parents s’étaient tournés vers Facebook pour savoir si leur enfant avait laissé sur son compte des signes suggérant une éventuelle intention de mettre fin à ses jours.

Le réseau social avait refusé, arguant que l’accès aux données de l’adolescent­e pourrait violer les contenus privés d’autres utilisateu­rs qui communiqua­ient avec elle. Les parents ont alors porté la question devant la justice. Après moult rebondisse­ments et recours, la plus haute juridictio­n allemande leur a donné raison dans un arrêt rendu jeudi.

La Cour fédérale de Karlsruhe a en effet reconnu que les documents figurant sur le compte Facebook de la défunte étaient juridiquem­ent identiques à des journaux intimes ou à des lettres qui peuvent revenir aux proches après un décès, à l’image d’un héritage. «Le contrat d’utilisateu­r d’une personne à un réseau social passe dans la succession universell­e des héritiers du titulaire de ce compte», ont souligné les juges allemands, ouvrant la voie à une jurisprude­nce dans le pays.

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–AFP Les données ont été reconnues comme «héritage numérique».

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