20 Minutes - Genève

La vérité sur le cornichon

VAUD L’incontourn­able spécialité vinaigrée tant appréciée des Suisses se cultive de nouveau dans le pays.

- –ROMAIN WANNER

Les cornichons font partie de notre patrimoine culinaire. En effet, qui oserait imaginer une raclette ou une assiette valaisanne sans cornichons en accompagne­ment? Et pourtant, même s’ils sont incontourn­ables avec plusieurs de nos spécialité­s locales, ils ne viennent pas forcément de chez nous...

Oui, la plupart des cornichons et autres petits concombres que l’on retrouve en bocaux dans les étals des supermarch­és ne sont pas cultivés en Suisse, mais sont importés d’Asie, d’autres pays d’Europe, voire d’Inde. L’origine du produit n’est d’ailleurs même pas systématiq­uement indiquée sur les pots. Quant à la mise en conserve, elle se fait, dans la plupart des cas, aussi très loin d’ici! Il reste seulement une conserveri­e en Suisse: Hugo Reitzel, à Aigle (VD). Chirat, l’autre géant des légumes au vinaigre, a délocalisé sa production en Turquie dès 2006.

Si les plantation­s de cornichons indigènes ont toujours existé, elles ont frôlé l’extinction il y a de cela quelques années. Le cornichon suisse n’était alors pas mis en valeur et parfois même mélangé avec d’autres, importés.

En 2015, toutefois, le cornichon a connu un changement majeur. Hugo Reitzel a relancé la culture de c e légume en Suisse et a créé la marque HUGO dont tous les produits sont faits à base de matières premières locales. Désormais, douze agriculteu­rs suisses travaillen­t avec la marque. Edouard Cosandey est l’un d’eux. Etabli à Chessel, également dans le Chablais vaud o i s, il s ’ est lancé dans la culture du corni

chon en 2017. Il

en cultive, pour Hugo Reitzel, jusqu’à 1000 kg par jour durant la saison. «C’est une plante qui a beaucoup de fleurs, donc qui aura beaucoup de fruits, explique

Edouard Cosandey. Et si les plants ont assez d’eau et de soleil, les cornichons peuvent prendre jusqu’à deux centimètre­s en une journée!» Avec une pareille croissance, il faut donc une équipe tous les jours au champ, pendant environ trois mois.

La récolte nécessite une bonne dose de patience. Allongées sur la remorque d’un tracteur, conçue exprès pour cette culture, six personnes se chargent d’écarter chaque plant et de ramasser les cornichons d’une taille suffisante pour la production de bocaux.

C’est une culture qui demande énormément de maind’oeuvre, d’où le prix un peu plus élevé du cornichon «made in Switzerlan­d» dans les commerces.

 ?? –ISTOCK/HUGO REITZEL/DR ?? Une partie des cornichons de la marque HUGO est produite par Edouard Cosandey, dans le Chablais.
–ISTOCK/HUGO REITZEL/DR Une partie des cornichons de la marque HUGO est produite par Edouard Cosandey, dans le Chablais.
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Switzerland