Pierre Maudet, un élu qui ne dirige presque plus rien
GENÈVE Le Conseil d’Etat a limé les pouvoirs de son ex-leader, empêtré dans ses mensonges sur son voyage à Abu Dhabi.
Après les mesurettes, le bazooka. Huit jours après un remaniement cosmétique, l’Exécutif genevois, qui a «pris la mesure» des mensonges répétés de Pierre Maudet, a opté pour le coup de sac. La présidence revient à Antonio Hodgers, la Police à Mauro Poggia, l’Aéroport à Serge Dal Busco. Dépouillé, Pierre Maudet reste conseiller d’Etat mais dirige un département rabougri: Surveillance des communes, Economie, Population, Détention.
«M. Maudet a donné des informations erronées au Conseil d’Etat à plusieurs reprises, tant durant la législature pas- sée que pendant l’actuelle. Il a violé les règles en matière de protocole et de non-acceptation de cadeaux», a expliqué Antonio Hodgers. L’Exécutif l’a su la semaine passée, avant les confessions cathodiques du PLR, mais a attendu «afin de ne pas révéler ces faits à sa place». Il a appris depuis que des inspecteurs de la police judiciaire étaient susceptibles d’enquêter à propos du voyage à Abu Dhabi offert en 2015 à l’élu par les Emirats arabes
unis. Exit la présidence. Par souci d’étanchéité avec la justice, impossible de lui laisser la Police. Quant à l’Aéroport, l’Exécutif dit avoir agi «par gain de paix». Il n’y a «rien», hormis «le constat que beaucoup de gens ont des doutes». Les mesures du Conseil d’Etat sont provisoires, «dans l’attente de l’évolution de la situation». Pierre Maudet reste stoïque. «J’assume. Démissionner serait une échappatoire.»