Milliardaire, Blocher veut sa pension d’ex-ministre
L’ancien chef de l’UDC réclame 2,7 millions, soit treize ans de rente d’ancien conseiller fédéral.
Lors de sa non-réélection en 2007, Christoph Blocher avait renoncé à encaisser 225’000 fr. par an correspondant à sa rente d’ancien membre du Conseil fédéral. Il avait cependant laissé entendre à l’époque qu’il réfléchirait bien avant d’en faire cadeau à l’État.
Revirement il y a peu puisqu’il a demandé de recevoir rétroactivement ce pactole et le Conseil fédéral actuel le lui a accordé mercredi dernier. La décision a été transmise pour approbation à la délégation des finances du Parlement.
«Quand je vois comment le Parlement rouge-vert dépense l’argent ou comment la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter se fait l’avocate des groupes d’intérêt opposés à l’initiative «pour une immigration modérée (dite «initiative de limitation»), il ne doit pas y avoir de cadeau pour cet État», argumente le politicien, âgé de 79 ans.
Le chef du groupe parlementaire UDC, Thomas Aeschi, a dit comprendre la demande du milliardaire. «Il sait mieux utiliser l’argent que les élites de l’État», clame le Zougois. Mais, selon la «Sonntags-Zeitung», des critiques se font entendre. Certains craignent que la base du parti ne comprenne pas cette volte-face.
«Normalement, pour toucher une telle rente, il ne faut pas avoir d’autres revenus. Or, M. Blocher est parmi les plus riches du pays et est à l’abri du besoin. Ce n’est pas ainsi que cette rente a été pensée», a indiqué le conseiller national Samuel Bendahan (PS/VD) sur la RTS.
«Il appartient à chaque individu de décider où il place la frontière entre ce qui est légal et légitime pour lui-même» Gerhard Pfister
Président du PDC suisse, réagissant à la décision de Christoph Blocher dans le «Tages-Anzeiger»