Médecin puni pour avoir pressé son amie d’avorter
VAUD Un urologue n’a pas respecté les procédures en intervenant de façon personnelle dans l’IVG de sa propre compagne.
Au départ, c’était un simple match sur Tinder, qui remonte à décembre 2017. Très vite, Caroline* et Christopher* ont des relations sexuelles, qui sont non protégées. Peu après, elle tombe enceinte alors que lui ne veut pas d’enfant. Lorsque Caroline lui annonce la nouvelle, deux mois après leur rencontre, Christopher ne se laisse pas amadouer: il désire qu’elle avorte. Elle, par contre, veut aller au bout de sa grossesse: hors de question d’avorter, d’autant plus qu’elle l’a déjà fait une fois, dix-huit mois plus tôt.
L’homme, par ailleurs urologue, lui propose tout de même de se rendre à un entretien avec un gynécologue pour discuter d’une interruption de grossesse médicamenteuse.
Caroline accepte, tout en réservant sa décision. Fin février 2018, Christopher l’accompagne donc au planning familial du CHUV, à Lausanne. Puis les semaines passent. Une décision doit être prise rapidement si l’on veut respecter les délais légaux de trois mois pour un avortement. La femme consent finalement à une IVG par voie médicamenteuse.
C’est à partir de ce moment-là que l’intervention du praticien devient illégale et le conduit à écoper d’une sanction pénale (lire ci-contre). Il signe lui-même une ordonnance pour les pilules abortives, qu’il se fait ensuite remettre en mains propres à la pharmacie du CHUV. Il accompagne ensuite Caroline chez elle pour qu’elle les absorbe. Le planning familial du CHUV a été mis au courant une semaine plus tard des conditions de l’avortement. Le médecin cantonal et la justice ont été avisés.