Déchets sauvages: appel à renforcer la répression
Pour appuyer la police, les communes souhaitent que la voirie puisse elle aussi infliger des amendes aux auteurs de littering.
«Il y a un fort mécontentement de la population face aux déchets laissés au sol. Dernièrement, ces incivilités ont généré des situations critiques dans les parcs», soupire la conseillère administrative Marie Barbey-Chappuis, chargée de la sécurité à la Ville de Genève. Si les cadavres de bouteilles ou les paquets de chips éventrés semblent essaimer sur l’herbe depuis la fin du confinement, le phénomène n’est pas neuf et mobilise les communes. Au terme de la consultation achevée cet été, dans le cadre de la révision de la loi cantonale sur le tri des déchets, la question du littering (abandon d’ordures au sol) a fait l’unanimité parmi les municipalités: il faut durcir la répression. Comment? En autorisant d’autres fonctionnaires que les policiers à infliger des amendes, sur le modèle lausannois (lire encadré). En ville, la douzaine d’employés de l’Unité de gestion des incivilités de la Voirie pourraient être concernés, une fois assermentés. «Le souci, c’est le flagrant délit. Personne ne jette une canette devant un policier; mais si l’autorité est en civil, on peut prendre les fautifs sur le fait, estime la magistrate. Pour causer un électrochoc, il faut toucher au porte-monnaie.»
Pour l’heure, le Canton ne se prononce pas sur cette demande, qui n’est pas la seule imaginée par les municipalités afin de lutter contre les abus en matière de déchets. L’Association des communes genevoises prône aussi «une hausse exponentielle du tarif des amendes pour ceux qui ne trient pas correctement leurs ordures».