Marchés hebdomadaires: c’est la soupe à la grimace
Les nouvelles règles sanitaires modifient les habitudes des consommateurs et ont un impact négatif sur les commerçants.
Marchand de fruits et légumes, le Vaudois Pierre-André Christinat a dû s’adapter au réaménagement de l’emplacement dévolu à chaque commerçant au marché de Neuchâtel. «Avec les nouvelles règles sanitaires, les stands sont beaucoup plus espacés. Beaucoup de clients ont perdu leurs repères, sans compter ceux qui ne viennent plus. Cela peut paraître curieux mais j’ai beaucoup mieux travaillé pendant le confinement», a-t-il indiqué. Pêcheur à Portalban (FR) et représentant d’une famille qui tient un stand au marché de Neuchâtel depuis trois générations, Claude Delley déplore aussi la situation actuelle. «Je suis à 200 m de ma place habituelle. Les clients doivent me chercher pour me trouver. Mais, à vrai dire, en tant que pêcheur, le cormoran m’a causé plus de dégâts que le coronavirus.»
Entre Yverdon-les-Bains, Lausanne, Aubonne, Rolle et Gland, le fromager Luis Alves, de Vuiteboeuf (VD), parcourt les marchés de cinq communes vaudoises. «J’ai constaté que le nombre de clients en semaine a augmenté tandis que celui du samedi a considérablement baissé. Il y a moins l’aspect convivial. Mais les affaires reprennent peu à peu», dit-il. «De plus en plus de clients paient par carte de crédit. Ce qui nous cause des frais dont on se passerait bien en cette période où tout le monde est en sursis», déplore de son côté une Morgienne. «Avec les distances, il y a moins l’aspect dynamique et sympathique», regrette le commerçant genevois Thierry Desbaillet, habitué du marché de Carouge.