Kelderman serre les dents dans le redouté Stelvio
Le verdict du grand col a propulsé le Néerlandais de peu en tête du Giro, après la 18e étape enlevée jeudi par son coéquipier Jai Hindley.
«Une journée de folie !» s’est exclamé un Wilco Kelderman épuisé, à l’arrivée aux Lacs de Cancano à 1945 m d’altitude, près de la frontière suisse. «J’ai vécu la plus dure course de ma carrière.» En difficulté dans les pentes terribles du Stelvio (25 km et 48 lacets, avec un sommet à 2758 m!) puis dans la montée finale, le Néerlandais de 29 ans a préservé une poignée de secondes d’avance au général sur le duo de tête composé de son coéquipier de la Sunweb, l’Australien Jai Hindley, et du Britannique de 25 ans Tao Geoghegan Hart (Ineos).
«L’équipe a appliqué une tactique parfaite», a commenté
Hindley, vainqueur pour la première fois sur le WorldTour, à 24 ans. Parfaite, en ce qui concerne les résultats bruts, mais à haut risque en choisissant de ne pas trancher entre les deux coureurs, ce qui revenait à laisser Kelderman tout seul à 8 km du sommet du Stelvio, soit à 45 km de l’arrivée.
«Jai est très fort et Tao est un rival pour le général. Nous avons donc décidé de jouer sur plusieurs fronts, ce qui a été la bonne tactique», a préféré positiver le nouveau maillot rose, qui n’a pas voulu crier victoire à trois jours de l’arrivée à Milan mais s’est déclaré «confiant» en vue du contre-la-montre final.
L’offensive de la Sunweb a touché juste. À 10 km du sommet du Stelvio, elle a mis en difficulté le Portugais Joao Almeida (22 ans), leader depuis la 3e étape en Sicile, et a écrémé le groupe des favoris. L’étape reine de ce Giro a ainsi définitivement condamné à un rôle annexe le double vainqueur de l’épreuve, l’Italien Vincenzo Nibali (8e). «Il y a un changement de génération en cours, c’est clair», a soupiré le Sicilien, bientôt 36 ans.