«J’avais besoin d’avoir ce pays dans la peau»
RÉCIT Noha, 19 ans, domiciliée dans la Broye, a été marquée par deux voyages à Madagascar.
Je suis partie à Madagascar en 2015 et en 2017, trois semaines à chaque fois, dans un but humanitaire et avec une vingtaine d’autres personnes. C’est un pays où j’ai versé beaucoup de larmes. Nous avons passé plusieurs jours avec de jeunes enfants et adolescents dans les rues. Je pensais savoir ce qu’était un bidonville. Mais je n’imaginais même pas la sensation que cela pouvait faire de
MA VIE, MON HISTOIRE Vous voulez aussi partager l’histoire de votre tatouage avec notre communauté? Envoyez-nous un courriel en mentionnant «Ma vie, mon histoire» à l’adresse suivante: communaute@20minutes.ch s’y rendre. Ces enfants étaient tellement fiers de nous montrer leur «habitat». Ils se contentaient d’un toit plus petit que ma salle de bains. Je suis passée par toutes les émotions négatives dans ces bidonvilles. De la colère, de la peur, de la tristesse, de la révolte, de la culpabilité... Qu’espèrent-ils des riches qui passent chez eux? Lors de mes deux séjours, j’ai eu les mêmes émotions. On ne s’habitue jamais à voir de telles choses. Mais j’ai appris énormément. A me contenter de ce que j’avais. Que la nourriture valait de l’or et que peu importe notre richesse, on peut toujours donner. A l’occasion d’une distribution de riz, une mère a prononcé cette phrase: «When you have nothing, a little is a lot» (Quand tu n’as rien, un peu c’est beaucoup), qui m’a énormément fait réflé- chir, ce qu’on lui a donné comme riz ne représentant presque rien pour sa famille très nombreuse. J’ai décidé de faire ce tatouage car je ressentais le besoin d’avoir ce pays dans la peau. Il me donne encore plus envie de m’investir pour Madagascar. De rendre hommage à toutes ces personnes qui souffrent tellement mais qui ont rendu mon voyage si beau là-bas. L’arbre est un arbre du voyageur, qui est l’emblème de Madagascar. C’est un arbre magnifique qui récupère les eaux de pluie et dans lequel nous pouvons ensuite boire. Et cette phrase qui m’a tant touchée et m’a vraiment fait réfléchir était un plus pour moi!