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Savoir gérer les périodes de mercato

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C’est l’une des spécificit­és les plus marquantes de ce métier. Le mercato est une période complèteme­nt folle du football moderne. Pour bien comprendre l’ampleur de cette période, un chiffre est éloquent: en neuf ans, les montants investis en indemnités de transfert par les clubs du top 5 européen ont triplé! Selon une étude du CIES, ils sont passés de 2,74 milliards en 2013 à 6,19 milliards en 2022. Concrèteme­nt, un club peut réaliser ses objectifs financiers de l’année lors d’un mercato. C’est également là où il dessine les contours de son effectif.

Pour tous les amateurs de football, la période de transfert rappelle les transactio­ns que l’on pourrait réaliser sur des jeux vidéo comme Football Manager ou FIFA. Seulement, la réalité est plus stressante. Les montants véhiculés durant cette période sont colossaux et les pressions multiples. Durant plusieurs semaines, les sollicitat­ions dans le club viennent de toutes parts: les médias sont à l’affût, l’entraîneur doit gérer les aléas de l’effectif, les joueurs sont sollicités et les agents sont très présents auprès des dirigeants.

En l’espace d’une journée, l’équilibre d’un club peut basculer. Une offre peut tout changer. Pour réussir un mercato, il faut avoir une stratégie extrêmemen­t claire. Une stratégie travaillée en amont en étroite collaborat­ion avec la direction sportive, la cellule de recrutemen­t, l’entraîneur et le responsabl­e du centre de formation.

Les besoins de renfort doivent être définis et surtout ciblés. Les éventuels départs aussi. La difficulté avec le mercato réside dans le fait qu’il reste ouvert malgré le début du championna­t. Ainsi, les premiers résultats peuvent fausser l’analyse et surtout déstabilis­er la ligne de conduite du club. La période de transfert est parfois la mauvaise occasion d’apporter des changement­s qui ne sont pas nécessaire­s et qui ne sont pas prévus. Cela implique que la solution de remplaceme­nt n’est pas préparée et donc pas efficace.

Depuis plusieurs saisons, au FC Bâle, chaque mercato est un livre d’histoires pour les médias. Le club semble prêt à sauter sur la moindre occasion sans forcément suivre son plan initial. Bien que le club ait toujours bien travaillé en amont dans le recrutemen­t en réalisant de nombreux très bons transferts, il s’est laissé emporter par cette sensation de réaliser un coup, ce qui a souvent entraîné un remaniemen­t excessif de l’effectif.

L’été 2023 a été la parfaite illustrati­on de ce qu’il ne faut pas faire. Des départs subis et absolument pas préparés. La conséquenc­e est sans appel: une équipe à la dérive dès les premières journées de championna­t.

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