Prévoir la fin des cycles

Reprenons notre exemple: qu’est-ce qui fait que le FC Bâle se retrouve dans cette situation? Il faut remonter au 7 avril 2017 pour le comprendre. Le président de l’époque, Bernhard Heusler, passe les rênes. Arrivé comme conseiller auprès du conseil d’administration en 2006, il officiera comme vice-président durant trois ans avant de présider le club durant cinq ans et demi. En soi, une gestion de la transition parfaite.

C’est exactement l’inverse qui se produit en 2017. Un changement radical pour un club qui réalise plus de 100 millions de chiffre d’affaires et un bénéfice de plus de 10 millions. Le club passe en mains bâloises et Bernhard Burgener, homme d’affaires suisse, prend les commandes. Il s’agit alors d’un nouveau cycle: l’équipe dirigeante change complètement et la stratégie également. Le centre de formation doit être au coeur du projet.

Lors de chaque virage qu’entreprend un club, il est toujours capital de se préparer au changement. Ainsi, certaines personnes clés – à tous les niveaux confondus - doivent rester afin d’y apporter leur expérience.

Un changement de cycle s’accompagne. Dans le cas du FC Bâle, la nouvelle équipe dirigeante était totalement nouvelle, et cela s’est complété avec un nouveau coach et une vague de départs au niveau des joueurs, notamment de joueurs importants.

La complexité d’un chamboulement est la capacité à maintenir un cap. Lorsque les résultats ne suivent pas, différents changements s’opèrent et le risque de repartir de zéro est grand. Au FC Bâle, les changements sont désormais coutumiers. L’équipe dirigeante de l’ère Burgener n’est plus en place et il en va de même avec le staff de l’équipe première.

Les fins de cycle doivent être vues comme une opportunité d’apporter un peu de changement à un équilibre précis. D’affiner la stratégie. La frontière entre l’ajustement stratégique et le changement radical est mince en football et particulièrement dangereuse.