L'Illustré

«Nous organision­s des débats dans tous les villages»

SIMONE CHAPUIS-BISCHOF 89 ANS, MILITANTE SUISSE DE LONGUE DATE POUR LES DROITS DES FEMMES (VD)

- ● C. P.

Elle refuse le qualificat­if de pionnière. «Je suis bien loin d’en être une. Ces pionnières, comme vous dites, je les ai admirées et rejointes. Mais ce que j’aime, c’est raconter leurs histoires.» Simone Chapuis-Bischof aura 90 ans en mars et cela fait plus de soixante ans qu’elle se bat pour les femmes. «J’ai commencé à m’intéresser à la condition féminine en 1959. J’avais 28 ans, j’étais enseignant­e. A l’époque, notre salaire allait être augmenté linéaireme­nt, mais, comme les hommes étaient mieux payés que les femmes, cela n’allait qu’augmenter l’écart de salaire. Quand je pense que cette question n’est toujours pas réglée!» Elle laisse tomber son poing sur la table. Après ce premier combat, la Vaudoise entre au comité de l’Associatio­n suisse pour le suffrage féminin et y rencontre Antoinette Quinche – «une vraie pionnière, elle!» –, à qui les Vaudoises doivent la fierté d’avoir été les premières Suissesses à jouir d’un droit de vote cantonal, au début de 1959. «Pendant la campagne, en 1970, nous organision­s des débats dans tous les villages, où nous étions soit applaudies, soit huées. Notre comité d’action était composé de tous les partis.» Derrière Simone Chapuis-Bischof, une photo en noir et blanc est posée sur le buffet. Un petit garçon à trottinett­e porte un cartable sur le dos. «Mon fils, il avait 7 ans en 1971.» Sur le sac à dos, elle avait collé une affiche pour le suffrage féminin.

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