Zoom sur les océans.
Aventurier de la photographie sous-marine, le plongeur français Alexis Rosenfeld lance un grand projet d’exploration des mers: 1 Ocean. Une odyssée de dix ans pour découvrir les secrets des océans et pour les protéger, menée en collaboration avec la Commission océanographique intergouvernementale de l’Unesco.
Analyser les coraux du futur qui résisteront au réchauffement climatique, étudier les poissonslapins qui envahissent la Méditerranée et broutent ses fonds marins ou découvrir les récifs luxuriants et inconnus de Tubbataha, au sud-ouest des Philippines, voilà quelques-unes des expéditions photographiques que prépare Alexis Rosenfeld pour la prochaine décennie. En ce mois de janvier 2021, il lance son projet 1 Ocean en collaboration avec l’Unesco. «A travers 1000 photographies et dix ans d’exploration, nous allons poser un regard bienveillant sur l’océan, mettre en lumière ses richesses et les menaces qui pèsent sur lui. Nous révélerons la dimension émotionnelle et esthétique de l’océan aussi bien que les enjeux rationnels et techniques de sa protection.» Avec un seul but: insuffler au plus grand nombre une prise de conscience salvatrice pour le patrimoine océanique.
Le pari d’Alexis Rosenfeld, c’est de croire en la possibilité de préserver nos océans. Un plaidoyer pour des mesures simples: «La connaissance est la première condition de l’action. Décideurs, scientifiques ou citoyens, nous avons tous un rôle à jouer, en modifiant notre consommation à l’échelle individuelle par exemple. Nous devons comprendre que nous avons un impact bien réel sur la pollution de la mer par les plastiques, même si nous habitons les Alpes. Et nous devons savoir aussi qu’il est possible de sauver les requins-baleines rien qu’en changeant les routes maritimes qui provoquent des collisions mortelles», démontre le photographe. Positif et optimiste, il poursuit en citant les mots de Vladimir Riyabinin, le secrétaire de la Commission océanographique intergouvernementale de l’Unesco: «Comment protéger l’océan sans l’étudier, comment le comprendre sans l’explorer?»
Celui qui était simple photographe dans le monde féerique de la mer a compris un beau jour que l’irréversible existait: « Tous ces mots qui me semblaient lointains, comme réchauffement, acidification, changements globaux, étaient devenus la réalité d’aujourd’hui. Mon travail devait prendre un chemin plus engagé», confie-t-il. Ses images seront la clé de voûte de cette odyssée. Relayées par les institutions partenaires du projet, elles serviront de base à des expositions, à des conférences et à des documentaires. Première étape au mois de mars prochain, avec la découverte de la mystérieuse vallée sous-marine aux 1000 volcans au large de la Sicile. ●