L'Illustré

Paul-André Cadieux, le trait d’union

-

Lors de l’arrivée de la famille Bykov en Suisse,

Paul-André Cadieux était l’entraîneur de la première équipe de FribourgGo­ttéron. Coach jusqu’en 1995, il est ensuite resté très proche de l’équipe de Saint-Léonard. Jusqu’à ses récents problèmes de santé, la légende du club ne ratait pas un entraîneme­nt ou presque. «Ça me manque énormément, mais je vais bientôt essayer d’y aller de nouveau plus fréquemmen­t», nous confie-t-il. S’il n’est plus actif au club depuis un certain temps, il a vu Viatchesla­v Bykov devenir Slava. Il a vu «le p’tit Bykov» devenir Andrei. «Je me souviens de ses premiers coups de patins dans le mouvement junior, raconte-t-il avec une pointe de nostalgie dans la voix. C’était encore un tout petit enfant. Il avait 6 ou 7 ans. Mais il avait déjà ce sens du patinage que l’on ne peut pas apprendre. C’était inné chez lui.»

L’ancienne gloire a étudié de près Andrei Bykov. «Lorsque je devais faire un travail pour un examen d’entraîneur, je décortiqua­is son patinage à l’aide de vidéos. C’était magnifique de le voir évoluer avec une telle fluidité, qu’il a encore aujourd’hui. Il pouvait faire trois tours de patinoire juste en se laissant glisser, tellement c’était facile pour lui.» Malgré l’affection qu’il porte au No 89 de Fribourg-Gottéron, Paul-André Cadieux essaie de ne pas trop se laisser emporter par les émotions et de rationalis­er le débat de la retraite du joueur actuel. «Je comprends qu’à un moment ou un autre un club doit prendre une décision comme celle-ci. Je dis toujours qu’il faut faire attention à l’année de trop. Et en un sens, cela aurait pu l’être. Mais dans le même temps, Andrei incarne, en compagnie de Julien (Sprunger, ndlr), une certaine idée de ce que représente Fribourg-Gottéron dans l’esprit des gens. En ce sens, j’aurais aussi compris qu’il reste un an de plus, car il rend encore de fiers services.»

Constate-t-il également cette notion de quête familiale?

Pas vraiment. «Jusqu’à cette question, je n’avais jamais réfléchi ainsi. Je pense qu’il est nécessaire de séparer les deux cas. Se faire un prénom et se faire apprécier pour qui il est et non pour le fils de qui il est, ç’a été sa grande force.»

Et Paul-André Cadieux de convoquer son fils au débat. «Jan avait pour but de réussir là où son papa avait échoué, à savoir devenir champion de Suisse en tant qu’entraîneur, et il y est parvenu l’année passée. Peut-être qu’Andrei a la même ambition. Mais je trouverais tout simplement beau pour lui de remporter un titre. Pour lui et pour personne d’autre.»

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Switzerland