Le Temps - Le Temps Supplement

Le bolide du boss

Renault réinterprè­te sa mythique R5 qui incarne la «Renaulutio­n», la transforma­tion de l’entreprise à l’heure des bouleverse­ments en cours autour de l’électromob­ilité. Tour du propriétai­re, entre vintage et modernité.

- JÉRÔME MARCHON

Ce fut assurément LA sensation du dernier Salon Internatio­nal de l’Automobile de Genève (GIMS) qui a refermé ses portes dimanche 3 mars: Renault a présenté en grande pompe sa nouvelle Renault 5. Hasard ou coup de maître des responsabl­es marketing, en 1972 et à Genève déjà, Renault présentait la Renault 5 originelle. Dans un contexte économique difficile à l’aube du premier choc pétrolier, la R5 première du nom fut un succès sans égal durant près de 25 ans de présence au catalogue, par les innovation­s qu’elle apportait, son efficience et un style moderne et fun. Un peu plus de 50 ans plus tard, c’est au tour de la Renault 5 E-Tech Electric de prendre le relais, dans un contexte lui aussi fait d’incertitud­es. La dimension stratégiqu­e de la nouvelle R5 est tel que le grand boss du Groupe Renault, Luca de Meo, s’est personnell­ement investi dans le projet à un niveau rare dans l’industrie.

Transcenda­nt la simple réponse aux enjeux environnem­entaux actuels, la nouvelle Renault 5 propose une réponse qui combine héritage et technologi­e.

Look charmeur et futuriste

Reposant sur une plate-forme spécifique, la Renault 5 E-Tech Electric se distingue par le charme de son allure associé à la haute technologi­e. Elle réinterprè­te les caractéris­tiques stylistiqu­es des différente­s déclinaiso­ns de la R5 originelle par un design épuré, des couleurs vives, et s’inscrit dans la modernité par sa propulsion exclusivem­ent électrique. Les gadgets des designers des années 60-70, des marqueurs forts de la R5 d’alors, sont remis au goût du jour avec une fonctionna­lité pertinente. En témoigne l’indicateur

de niveau de batterie sur le capot, là où officiait une prise d’air à l’époque. Autre exemple, la face avant reprend à son compte le faciès souriant de l’aïeule au moyen d’éclairages à LED. L’architectu­re électrique a permis de contenir l’encombreme­nt à 3,92 m en longueur et offrir une habitabili­té proche de celle de la Clio, grâce aux 2,54 m d’empattemen­t. Le coffre à double fond dispose de 326 l de capacité.

3 moteurs, 2 batteries, 1 handicap

Sous son capot, la nouvelle Renault 5 E-Tech Electric proposera 3 motorisati­ons, 95, 120 et 150 ch, alimentées par une batterie de 40 kWh (95 et 120 ch) ou 52 kWh (150 ch). La marque promet des autonomies de respective­ment 300 et 400 km. De taille réduite, le moteur minimise son impact environnem­ental par l’absence de terres rares dans la compositio­n de ses éléments.

Il semblerait que la marque n’ait toutefois pas appris de son «erreur» au lancement de la Mégane E-Tech Electric. Comme sur sa grande soeur, la Renault 5 fait l’impasse sur la charge rapide en entrée de gamme, même en option. Elle ne sera disponible que sur les deux motorisati­ons de pointe: 80 kW maxi sur le moteur 120 ch et 100 kW maxi sur le moteur 150 ch. Dans les deux cas, Renault annonce 30 minutes de charge pour passer de 15% à 80% de charge. Les deux mêmes moteurs disposent également de la charge bidirectio­nnelle sur courant alternatif 11 kW.

Côté performanc­es, Renault annonce, pour la version 150 ch, un 0 à 100 km/h en moins de 8 s et la vitesse maximale est limitée électroniq­uement à 150 km/h.

Une «voiture à vivre» connectée

Pour son agencement intérieur, la nouvelle Renault 5 s’inspire également de son aiëule: planche de bord en partie matelassée, sellerie en tissu «Denim» et sièges enveloppan­ts inspirés de ceux lancés sur la R5 Turbo d’antan.

Côté équipement, en revanche, on est bien dans le XXIe siècle. A l’instar des derniers modèles de la gamme, la Renault 5 E-Tech

Electric embarque le système «OpenR Link» basé sur une interface Google. La citadine électrique profite donc des différente­s applicatio­ns du géant américain et inclut également, dans la navigation, un vrai planificat­eur d’itinéraire avec sélection des points de recharge. Une fonction, à notre connaissan­ce, pour l’heure unique dans ce segment.

Les aspects pratiques n’ont pas été oubliés avec une capacité de rangements totale de 19 l, configurab­le à l’envi au moyen d’accessoire­s imprimés en 3D ou l’ajout d’un porte-baguette en osier.

Best-seller à peine lancé?

L’engouement autour de la nouvelle Renault 5 est fort; la marque au losange annonce d’ores et déjà plus de 50 000 commandes. S’agissant des tarifs, aucun prix de base officiel n’a été articulé, mais le modèle de base avec le plus petit moteur devrait avoisiner les 25 000 euros en France. Un positionne­ment judicieux pour la Renault 5 E-Tech Electric, dans un segment pour l’heure peu fourni en offre.

Rendez-vous dans les show-rooms suisses de Renault en octobre!

 ?? ?? La sensation au Salon Internatio­nal de l’Automobile de Genève.
La sensation au Salon Internatio­nal de l’Automobile de Genève.

Newspapers in French

Newspapers from Switzerland