Le Temps - Le Temps Supplement

«Créer un nouveau quartier est passionnan­t»

- PROPOS RECUEILLIS PAR VIRGINIA AUBERT

Située au pied du Jura, dans le canton de Neuchâtel, Boudry a tout d’une commune bucolique avec ses forêts et sa rivière, l’Areuse, pleine de charme et de poésie. Mais Boudry connaît depuis plusieurs années une augmentati­on de sa population qui devrait se poursuivre avec la création prochaine d’un nouveau quartier d’importance, comme l’explique Gilles de Reynier, son sympathiqu­e et passionné Président. - Avec 6300 habitants, la commune de Boudry a désormais la taille d’une petite ville. Comment s’explique son développem­ent?

- Ces douze dernières années, la population a augmenté de 1200 habitants en raison de la création d’un nouveau quartier, la Baconnière, dans le secteur du plateau de la gare. Aujourd’hui, nous sommes en train de mettre en place la deuxième étape de ce projet. Afin d’avoir une cohérence avec l’ensemble du bâti, nous avons fait le choix de nous adresser à un bureau d’urbanisme qui nous propose des mandats d’études parallèles. Nous travaillon­s avec des groupes d’experts, mais également avec un groupe de citoyens. Cette démarche constitue un investisse­ment important - de 360 000 francs - pour Boudry, mais nous avons estimé qu’il était justifié, d’autant plus que l’on parle d’un projet d’importance, avec 800 à 1000 habitants, construit sur un terrain d’environ huit hectares. A l’issue de ce projet, la commune comptera entre 7300 et 7400 habitants.

- D’autres projets sont-ils à l’étude?

- Non, après ce nouveau quartier, il n’y aura plus de possibilit­é de développem­ent dans des proportion­s aussi importante­s. Il restera seulement quelques petites parcelles à densifier et un peu de place dans la zone industriel­le.

- Avez-vous déjà vu les projets du nouveau quartier? A quoi ressembler­a-t-il?

- Oui, nous avons eu une réunion au cours de laquelle on nous a présenté et expliqué trois projets, maquettes à l’appui. Chacun

répondait à un cahier des charges très complet, incluant notamment l’habitat, mais aussi la mobilité, le stationnem­ent, le cheminemen­t vers l’école, ainsi qu’un point important, l’établissem­ent d’un lien avec la partie médiévale de Boudry.

Les propositio­ns sont très différente­s, certaines s’inscrivent dans la continuité de l’existant, alors que d’autres créent une rupture avec, par exemple, des formes particuliè­res. Les nouvelles préoccupat­ions et attentes de la population ont été intégrées, car les projets offrent des solutions contre les îlots de chaleur et pour mutualiser les parkings, proposant aussi des jardins partagés. Le projet retenu devrait être présenté à la population en juin.

- Comment la population accueille-t-elle le développem­ent de la commune?

- Très bien, en raison notamment de la configurat­ion du village. Nous avons un centre avec une rue principale pavée qui date de l’an 1200, avec des maisons médiévales, des portes qui permettaie­nt d’entrer et sortir du bourg et un château. Le développem­ent de la commune a débuté au XXe siècle et s’est traduit par des quar

tiers disséminés sur l’ensemble de la commune, ce qui fait que le quartier du plateau de la gare n’est que l’un d’entre eux. L’objectif maintenant est de fédérer ces quartiers séparés.

- Les infrastruc­tures sont-elles adaptées?

- Pour la première étape du plateau de la gare, nous avons dû construire la route des Conrardes, afin de donner accès à ce nouveau quartier, mais les autres infrastruc­tures étaient adaptées. Concernant les collèges, nous avions une grande réserve de place, étant donné que la population de Boudry stagnait, voire baissait. L’arrivée de nouveaux habitants nous a permis de remplir les classes.

Maintenant, avec la deuxième phase de développem­ent du plateau de la gare, nous avons voté un budget de 22 millions pour assainir énergétiqu­ement et agrandir de six classes l’école qui avait été construite il y a plus de 50 ans. Il s’agit d’une grosse rénovation, avec complète remise aux normes, notamment pour l’accueil des personnes handicapée­s et la prévention du risque d’incendie. Pendant les travaux, qui devraient débuter en 2025, nous allons devoir installer les quelque 23 classes dans des bâtiments provisoire­s.

Parallèlem­ent, pour répondre à une demande toujours plus forte en matière de crèche et de parascolai­re, nous avons dé

veloppé, sur trois sites, des infrastruc­tures permettant d’accueillir au total 124 enfants, ainsi que 35 places de midi.

- Quels sont les points forts de cette rénovation énergétiqu­e de l’école et de la politique énergétiqu­e de la commune?

ménages. Cependant cette turbine située sur l’Areuse dépend des conditions climatique­s. C’était plus difficile l’année dernière où l’été était très sec. Nous avons aussi installé des bornes publiques de recharge et, en parallèle, renforçons notre réseau de distributi­on électrique. - Pour l’école, nous allons notamment étudier la possibilit­é d’installer un chauffage à distance. Concernant notre politique énergétiqu­e, nous avons créé un fonds afin de soutenir des projets de particulie­rs, tels que - Nous y avons pensé il y a une dizaine l’installati­on de panneaux solaires. Rien que d’années, mais ce n’est plus aujourd’hui l’année dernière, nous avons accepté 70 une priorité. Nous préférons nous concentrer dossiers. La commune a aussi installé des sur le développem­ent de l’énergie solaire panneaux solaires sur les toits du collège, et montrer l’exemple avec l’isolation le stockage en grand du centre sportif et d’un bâtiment forestier. des bâtiments publics.

Nous disposons aussi d’une turbine hyNous aimerions aussi créer une coopérativ­e droélectri­que au fil de l’eau, qui assure solaire à Boudry. Actuelleme­nt, nous les besoins annuels en électricit­é de 400 sommes à la recherche de deux ou trois

- Contrairem­ent à beaucoup d’autres communes, vous n’êtes pas Cité de l’énergie…

beaux toits qui pourraient convenir à un tel projet. Nous pourrions ensuite proposer des parts de la coopérativ­e à 1000 ou 5000 francs.

- Qu’en est-il de l’offre touristiqu­e ?

- Nous sommes idéalement situés au pied de la réserve naturelle du Creux-duVan et des gorges de l’Areuse, qui voient passer 70 000 personnes par an. Nous avons aussi le château, le Musée de la vigne et du vin, le Musée du tram, des balades magnifique­s au bord de l’Areuse et la partie médiévale de la commune. Cependant il est vrai que le secteur touristiqu­e mériterait d’être davantage développé.

 ?? ?? Gilles de Reynier.
Gilles de Reynier.
 ?? ?? Médiéval et charmant.
Médiéval et charmant.

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