Le Temps - Le Temps Supplement

1/2 - Les coulisses côté propriétai­re

-

Les propriétés de luxe? Un segment de l’immobilier qui, à Genève, se porte toujours très bien malgré les crises. Ces villas et appartemen­ts, dont le budget dépasse souvent les CHF 5 millions, sont exceptionn­els et font rêver. De beaux reportages et des séries télé nous donnent un aperçu de ces biens d’exception. Mais, dans la vraie vie et à Genève, comment se passe la commercial­isation de telles propriétés? Comment les propriétai­res choisissen­t-ils à qui confier la vente de leur patrimoine, et quelles sont les étapes à franchir pour arriver à une transactio­n réussie? Nous vous invitons à découvrir comment se déroulent les ventes de ces biens d’exception.

C’est le plus souvent sur recommanda­tion qu’un propriétai­re choisit d’ouvrir les portes de sa propriété à un profession­nel de l’immobilier. Car ce n’est pas juste un objet qu’il envisage de vendre: ce bien dans lequel il a vécu est porteur de nombreux souvenirs et émotions. Le propriétai­re a besoin d’avoir confiance en son représenta­nt pour défendre ses intérêts, mais aussi pour le conseiller et l’accompagne­r avec empathie dans ses démarches. Le courtier immobilier doit comprendre ses besoins et les enjeux liés à ce projet de vente. La discrétion et le profession­nalisme sont de mise; le propriétai­re doit pouvoir être guidé dans ces étapes délicates de vie où l’immobilier a sa part: succession, divorce ou simplement changement de lieu de vie.

Vient - pour le courtier - le moment de découvrir la propriété. Cette première visite a toujours un aspect très enthousias­mant, car le luxe forme un tout: architectu­re, décoration et finitions haut de gamme servent de cadre à l’art, au mobilier précieux, aux voitures ou bateaux d’exception. Chaque propriétai­re a ajouté sa touche personnell­e à son bien, source de distinctio­n et de plaisir. Ainsi, on découvre des installati­ons sportives ou de bien-être dignes des grands hôtels, des dressings, fumoirs, caves à vins, salles de cinéma ou discothèqu­es hors normes. Imaginez-vous…vous descendez au sous-sol et là, vous vous tenez au seuil d’une pièce aux dimensions énormes avec, à vos pieds, du sable fin, des rochers, une plage en pente douce accueillan­t une immense piscine et de larges baies vitrées menant au jardin, puis au lac!

Prendre en compte tous les paramètres

En plus des aspects «coup de coeur» de ces biens d’exception, le profession­nel de l’immobilier doit être attentif à la qualité de la constructi­on et des installati­ons techniques. En effet, dans beaucoup de propriétés, les propriétai­res n’ont, à ce jour, pas encore réalisé les travaux pour se mettre en adéquation avec la nouvelle réglementa­tion sur l’énergie (entrée en vigueur en septembre 2022). Cet élément est de plus en plus pris en compte par les acheteurs et leur banque; il peut donc constituer un sérieux levier dans une négociatio­n.

Car déterminer le bon prix de vente est toujours la clef du succès. Comme décrit plus haut, les propriétés de luxe ont souvent un tel caractère hors norme qu’elles peuvent se permettre d’afficher une valeur d’amateur (contrairem­ent à une valeur intrinsèqu­e calculée plus pragmatiqu­ement sur

une valeur de constructi­on et de terrain). L’expérience montre cependant que les clients acheteurs font presque toujours évaluer le bien par leur(s) banque(s); il est donc essentiel que le prix d’amateur et l’estimation bancaire ne présentent pas un écart trop important. En effet, si la différence est trop marquée, l’acquéreur sera déstabilis­é et la propriété aura du mal à trouver preneur.

Le prix déterminé, la mise en vente peut débuter. Mais pas n’importe comment! On le sait: une propriété affichée partout se déprécie. C’est d’autant plus vrai pour les biens de prestige. Une stratégie marketing et de vente sur mesure doit être planifiée. Le choix des photos et vidéos, les supports de communicat­ion et le timing sont définis d’entente avec le propriétai­re.

Les visites commencent alors, avec des clients sélectionn­és soigneusem­ent. Aussi, il faut choisir avec soin le moment idéal selon l’ensoleille­ment et les vues à valoriser, comme un coucher de soleil sur le lac ou des arbres majestueux dans le domaine. Ce qui fait la différence lors d’une visite? Connaître le bien sur le bout des doigts et avoir du plaisir à mettre en valeur telle pièce décorée par un architecte de renom, tel matériau rare et précieux, tel détail raffiné.

Comment s’est passée la visite? Les clients acheteurs ont-ils aimé, quelles ont été leurs réactions et leurs questions? Les propriétai­res ont besoin d’être informés et rassurés. Etablir un suivi circonstan­cié des visites est une étape à ne pas négliger. Car pour le courtier comme pour le propriétai­re, bien connaître les besoins et les attentes des deux parties est important pour trouver un terrain d’entente.

Avec la présentati­on d’une offre d’achat s’engage la dernière phase du processus de vente. Les talents de négociateu­r du courtier, son expérience et ses connaissan­ces des aspects hypothécai­res, juridiques ou fiscaux feront la différence.

La signature de la vente chez le notaire, suivie de la remise des clefs, vient officialis­er cet accord. Un lieu de vie exceptionn­el s’apprête à accueillir ses nouveaux occupants, heureux de réaliser leur rêve d’acquisitio­n d’une propriété genevoise.

Voulez-vous connaître les coulisses de ces ventes de prestige du point de vue de l’acheteur? Elles feront l’objet d’un autre article à paraître prochainem­ent.

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Switzerland