L’horloger Bulgari envisage de fermer un site à La Chaux-de- Fonds
Le patron JeanChristophe Babin évoque une rationalisation due au franc fort Une vingtaine de collaborateurs de La Chaux-de-Fonds sont concernés
Valère Gogniat
Il aurait dû être à La Chaux-deFonds pour annoncer la nouvelle en personne à ses collaborateurs. Mais suite à l’annulation de son avion, le patron de Bulgari, JeanChristophe Babin, est resté coincé à Rome. C’est donc sans lui que, jeudi à 14h30, les employés de l’un des sites du Haut du canton de Neuchâtel ont appris que la marque italienne envisageait de le fermer. Et même un peu avant puisque l’information avait été révélée plus tôt par RTN.
Située rue Volta, la fabrique concernée emploie une vingtaine de collaborateurs. Le groupe maintient son autre site chauxde-fonnier, où 30 employés sont essentiellement actifs dans la fabrication de cadrans.
L’objectif de cette fermeture est «de regrouper nos activités mouvements dans notre manufacture du Sentier, à la vallée de Joux», explique Jean-Christophe Babin.
A l’origine, la fabrique de la rue Volta avait été pensée pour créer des composants de mouvements horlogers. «Maintenant que la fabrication de mouvements tourne à plein régime, nous voyons beaucoup de valeur à rassembler nos activités pour créer un véritable pôle mouvements horloger créatif et compétitif», affirme l’ancien homme fort de TAG Heuer par téléphone.
Cette restructuration n’est donc pas due à une baisse de la marche des affaires. «Au contraire, reprend Jean-Christophe Babin. Notre production de mouvements est en hausse. Nos usines tournent à 100% de leur capacité aujourd’hui. Bulgari peut toujours compter sur une solide croissance à deux chiffres, très supérieure aux statistiques de la Fé- dération horlogère.» Le problème vient plutôt de la force du franc.
Le patron de la marque en mains du groupe LVMH dit avoir «personnellement attendu de voir où le franc allait se stabiliser» avant de se lancer sur cette piste de restructuration. Car, «pour vivre avec un franc à la parité avec l’euro, il est impératif de prendre des mesures comme celle-ci. Je pense qu’avec cette annonce, Bulgari risque d’être le précurseur des mouvements de rationalisations industrielles suite au 15 janvier. Cela va devenir vital pour préserver la rentabilité horlogère suisse», poursuit JeanChristophe Babin.
Pour des raisons familiales ou d’expertise, sur les 20 employés touchés par cette restructuration, seuls «six ou sept» ne pourront pas rejoindre les autres sites de la marque (Saignelégier, Neuchâtel ou Le Sentier). Le patron affirme être actuellement en discussion avec les syndicats sur ce sujet.
En Suisse, la marque compte cinq sites totalisant plus de 500 employés – dont 380 travaillant exclusivement dans l’horlogerie.
Cette restructuration ne serait pas due à une baisse de la marche des affaires