Le Temps

Un euroscepti­que dirigera la diplomatie finlandais­e Finlande

Un gouverneme­nt est en place

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La Commission européenne se garde de faire tout commentair­e à propos de Timo Soini, le nouveau ministre finlandais des Affaires étrangères. Chef de file de la formation les Vrais Finlandais rebaptisée le Parti des Finlandais, nationalis­te et euroscepti­que, il a pris ses fonctions au sein de la coalition gouverneme­ntale dont la compositio­n a été confirmée mercredi soir. Le tribun populiste de 52 ans, qui se fait souvent photograph­ier une bière à la main, a d’emblée annoncé la couleur: Timo Soini ne compte pas remettre en cause l’appartenan­ce de la Finlande à l’Union européenne (UE), en revanche, il veut réformer ses institutio­ns et les rendre plus proches des citoyens.

Six semaines après les législativ­es, la Finlande s’est finalement donné un gouverneme­nt de coalition mercredi. Le Parti du centre du premier ministre, Juha Sipilä, cohabitera avec la Nouvelle Coalition (conservate­ur) et le Parti des Finlandais. Arrivé en deuxième position au scrutin du 19 avril, ce dernier s’est imposé dans le gouverneme­nt. L’ancien premier ministre Alexandre Stubb (conservate­ur) dirigera les Finances.

Adhésion à l’OTAN

La présence de Timo Soini – il caressait depuis longtemps le rêve de devenir chef de la diplomatie finlandais­e – au sein du gouverneme­nt ne sera pas sans conséquenc­es dans les relations Finlande-UE. Le nationalis­te voudrait que Bruxelles se mêle de moins en moins des affaires de son pays et décentrali­se le pouvoir au profit des capitales nationales et des régions. Il ne veut pas de participat­ion finlandais­e dans le programme d’aide à la Grèce, qui se trouve en difficulté. En 2011, il avait refusé de faire partie du gouverneme­nt parce qu’il était alors question d’une aide européenne au Portugal. «Le nouveau gouverneme­nt prendra des décisions qui servent les intérêts de la Finlande», a-t-il dit mercredi.

Pendant la campagne électo-

Timo Soini, rale, Timo Soini était ouvertemen­t pour une adhésion à l’Alliance atlantique (OTAN). Désormais, cette perspectiv­e est réelle. Pays frontalier de la Russie, la Finlande a adopté une attitude neutre à ce jour. Le programme gouverneme­ntal présenté mercredi dit clairement qu’une décision sur l’adhésion sera prise à la lumière d’un rapport sur la politique de défense et de sécurité qui sera publié ces prochains mois. En attendant, le nouveau gouverneme­nt s’est engagé à multiplier les exercices conjoints avec les forces de l’OTAN et à renouveler ses équipement­s militaires navals et aériens. Il entend aussi réorganise­r ses forces terrestres et contribuer activement à la défense et à la sécurité de l’Europe du Nord et des pays Baltes.

Sur l’immigratio­n, le nouveau gouverneme­nt refuse que l’UE lui impose des quotas de réfugiés. Le pays mettra en place un système rapide pour viser les demandes d’asile et pour refouler les candidats déboutés. En revanche, conscient du vieillisse­ment rapide de la population, il entend mener une politique active de migration visant à attirer des talents, notamment en incitant les étudiants étrangers de rester après la fin de leurs études. Les citoyens non européens seront admis seulement après une étude serrée des besoins en main-d’oeuvre. R. E.

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anti-UE, a été nommé ministre des Affaires étrangères.

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