Le Temps

Net rejet de la propositio­n du Conseil fédéral

La révision de la loi sur les étrangers ne rencontre aucun soutien

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C’est un accueil très critique qui a été réservé à la révision de la loi sur les étrangers pour la mise en oeuvre de l’initiative de l’UDC «Contre l’immigratio­n de masse», au terme de la procédure de consultati­on qui s’achevait jeudi. Sauf pour les cantons qui, selon une informatio­n de la RTS, ont bénéficié d’une rallonge de trois semaines pour tenter d’adopter une position commune sur la répartitio­n des contingent­s.

Le rejet net de la part de l’UDC, qui accuse le Conseil fédéral de ne pas vouloir appliquer la volonté du peuple, n’est pas une surprise. En faisant dépendre l’introducti­on de contingent­s et de plafonds annuels du résultat de négociatio­ns avec Bruxelles pour adapter l’accord sur la libre circulatio­n, le Conseil fédéral, accuse l’UDC, a renoncé à maîtriser 75% de l’immigratio­n provenant des pays de l’UE/AELE.

«Une impasse»

Les autres partis veulent tous une mise en oeuvre eurocompat­ible qui permette de préserver les accords bilatéraux. «Le Conseil fédéral est dans une impasse. Les Verts lui montrent la voie: mise en oeuvre eurocompat­ible et accord sur la libre circulatio­n avec la Croatie», dit la présidente écologiste Adèle Thorens.

Alors que les Vert’libéraux estiment que la propositio­n du Conseil fédéral d’une mise en oeuvre avec des contingent­s rigides et d’une interpréta­tion stricte de la priorité à accorder aux Suisses empêchera tout règlement à l’amiable avec l’UE. Ils demandent donc soit une clause de sauvegarde, comme le PDC, soit un objectif global de maîtrise de l’immigratio­n, mais sans plafond strict.

Même le Parti socialiste, qui salue l’approche du Conseil fédéral – d’abord négocier une adaptation de l’accord sur la libre circulatio­n – et partage avec lui sa volonté de maintenir les accords bilatéraux, se montre critique sur l’insuffisan­ce des mesures d’accompagne­ment pour renforcer l’emploi de la main-d’oeuvre suisse.

Le PLR juge le projet mauvais et souhaite donner le choix aux citoyens entre une mise en oeuvre eurocompat­ible doublée de mesures dissuasive­s pour le tourisme social ou la mise en vigueur de contingent­s avec la dénonciati­on automatiqu­e de l’accord sur la libre circulatio­n.

Employeurs et syndicats rejettent eux aussi le projet. Les premiers souhaitent l’instaurati­on d’une clause de sauvegarde à la place de quotas, alors que l’USS dénonce la vérificati­on de la préférence nationale au cas par cas. Ce qui, selon elle, entraînera une politique des bas salaires. Y. P.

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