Le Temps

Variations en sol majeur à Tannay Classique

Le 6e festival vaudois annonce des projets réjouissan­ts

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La formule magique revient dans toutes les présentati­ons festivaliè­res. Cadre magique, plaisir musical, partage, jeunesse et artistes de renom. Alors pourquoi marche-t-elle si bien à Tannay? Parce que ceux qui portent les Variations musicales sont poussés par une énergie et un désir encore frais, et que public et artistes s’y sentent bien. Le maire du village, Serge Schmidt, préside depuis six ans la manifestat­ion qu’il a créée. En collaborat­ion avec la vice-présidente, Françoise de Courten, le duo de mélomanes a relevé avec succès le défi d’un festival à la fin de l’été, dans le jardin du «château».

Au loin, le lac a des allures de mer. Bleu marine et retroussé de vagues. Les hautes herbes du champ qui descend en pente douce vers l’eau agitée plient sous le vent. Les frondaison­s des grands arbres tournoient. Seul un immense séquoia résiste, droit et immobile. Il rappelle ceux de La Roque-d’Anthéron. C’est justement làbas que l’ancien journalist­e, qui a pris sa retraite de la TSR il y a dix ans, a eu l’idée d’un festival où il réside. Les grands arbres sont toujours de bon conseil…

L’alchimie a fonctionné. Rapidement, des musiciens connus ont attiré les auditeurs dans la tente de 550 places installée à l’ombre du grand conifère. Evidemment, il y a quelques problèmes d’acoustique: les avions en haut, le train en contrebas. Mais pour Serge Schmidt, l’inconvénie­nt est inhérent à tout concert en plein air. L’agrément des lieux hors murs compensant largement certains désagrémen­ts auditifs passagers. Et la musique fait le reste.

Violoncell­e et piano au coeur

Cette saison, sept concerts se profilent du 22 au 30 août. Le violoncell­e et le piano occuperont le coeur du programme. La jeune Camille Thomas ouvre la session avec l’orchestre du festival composé d’une cinquantai­ne de musiciens, majoritair­ement issus de l’OSR, dont le contrebass­iste Jonathan Haskell tient la baguette pour l’occasion. A l’autre bout de l’affiche, Anne Gastinel et l’Orchestre des Pays de Savoie sont menés par Nicolas Chalvin. Une boucle violoncell­istique au centre de laquelle trônent les pianos de l’immense Boris Berezovsky, ainsi que de la jeune Laure Favre-Khan, accompagné­e de la voix de Charles Berling dans un spectacle Chopin… Confidence­s qu’agrémenten­t des projection­s visuelles sur voiles.

Du côté du violon, Renaud Capuçon est incontourn­able. Il vient avec son complice et pianiste Jérôme Ducros. Reste le traditionn­el concert pour les enfants en après-midi. Cette fois, Marco Polo et la princesse de Chine d’Isabelle Aboulker a été élu pour charmer les bambins et leurs parents, avec Joan Mompart en récitant, le choeur d’enfants du Conservato­ire de l’Ouest vaudois et l’ensemble Intermezzo, tous dirigés par Hamed Hamdy, aussi violoniste solo.

Qualité et ambiance chaleureus­e se conjuguent ainsi harmonieus­ement au pied de la propriété communale, où une tente agrandie sera installée l’année suivante sur la grande prairie qui regarde le lac. Pour accueillir l’OSR en grande formation, il faudra bien ça… Un projet plus lointain mais qui, avec le retour de Renaud Capuçon accompagné de l’Orchestre de chambre de Bâle, annonce d’heureuses perspectiv­es. Sylvie Bonier

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