Credit Suisse et UBS: soupçons de népotisme
Chine Embauches suspectes de «fils de»
Les autorités américaines ont lancé de nouvelles enquêtes contre plusieurs grandes banques, dont UBS et Credit Suisse. Elles s’intéressent aux embauches de fils et filles de personnalités chinoises.
Lancées en 2013, les investigations sont menées par le gendarme de la bourse, la SEC, notamment, selon des sources citées dimanche par l’AFP. La SEC aurait adressé ces derniers mois des demandes d’informations à Goldman Sachs, Morgan Stanley, UBS, Credit Suisse, Deutsche Bank et Citigroup. Et JPMorgan a reçu une citation exigeant qu’elle fasse parvenir ses communications liées à une trentaine de hauts dirigeants chinois.
La banque aurait aussi dû fournir une liste de tout responsable d’agences gouvernementales chinoises, dont la Commission chargée de la supervision des actifs publics et le régulateur bancaire chinois, qui lui aurait recommandé des candidats. Les autorités américaines soupçonnent ces banques d’avoir embauché à partir des années 2000 des «princes héritiers» chinois.
Le «pire candidat» recruté
Des embauches effectuées dans l’espoir d’obtenir des contrats ou de s’assurer les connexions indispensables pour prospérer sur le marché chinois. JPMorgan disposait même, entre 2006 et 2013, d’un programme de recrutement spécifique baptisé «Fils et filles de», selon les sources. Les régulateurs américains sont troublés notamment par le recrutement en 2007 de Gao Jue, le fils du ministre chinois du Commerce, qualifié pourtant de «pire candidat». Si ce ministère n’est pas un client de JPMorgan, il a le pouvoir d’autoriser ou non les fusions d’entreprises. Aucune malversation n’est reprochée pour l’instant à ces banques internationales.
Credit Suisse a embauché de 1999 à 2001 Wen Ruchun, sous le nom de «Lily Wen», la fille de l’ancien premier ministre Wen Jiabao et l’a aussi payée comme collaboratrice de sa société Fullmark Consultants Limited, selon les sources. JPMorgan a aussi embauché Wen Ruchun comme consultante. Goldman Sachs avait embauché Jiang Zhicheng, le petit-fils de l’ex-président chinois Jiang Zemin. Tang Xiaoning, le fils du président du géant financier China Everbright Group Tang Shuangning, a travaillé chez JPMorgan, Citigroup et Goldman Sachs. Sollicitée par l’AFP, UBS a indiqué qu’elle coopérait avec la SEC. Dans leurs derniers rapports d’activité, les banques visées mentionnent faire l’objet d’enquêtes sur leurs embauches en Chine. L’activisme des régulateurs les a poussées à examiner des courriels sur des dizaines d’embauches et stages accordés en Chine, selon des sources bancaires.