La Grèce éteint un incendie chez elle avant de nouvelles échéances Finance
Elena Panaritis renonce à représenter le pays auprès du FMI
Surtout, éteindre l’incendie au plus vite. La polémique sur la nomination, dimanche, d’Elena Panaritis au poste de représentante de la Grèce au FMI n’aura duré que quelques heures. Lundi à midi, l’économiste annonçait renoncer à cette fonction, sous la pression d’une fronde émanant du parti majoritaire Syriza. Cette volte-face intervient alors que la Grèce va devoir faire face à de nouvelles échéances de remboursement dès cette semaine, dont une, ce vendredi, de 302,5 millions d’euros auprès du Fonds monétaire international (FMI).
En nommant dimanche Elena Panaritis à ce poste, Yanis Varoufakis, ministre grec des Finances, avait immédiatement provoqué une tempête politique dans le pays. L’économiste, qui avait déjà participé, dans le gouvernement précédent, aux négociations avec l’Union européenne et le FMI, avait été accusée de tenir une ligne trop dure et d’être favorable à des réformes trop poussées. Ainsi, 43 des 149 députés de Syriza avaient lancé un appel dimanche pour qu’Elena Panaritis, jugée non représentative du gouvernement grec actuel, n’accède pas à cette fonction. Leur lettre ouverte a eu un effet immédiat, Elena Panaritis annonçant, également par une missive publique,
Elena Panaritis son impossibilité «d’accepter ce recrutement au vu des réactions des députés et membres de Syriza».
Si cet incendie entre la majorité parlementaire et le gouvernement est éteint, de nouvelles tensions pourraient apparaître entre Yanis Varoufakis, désavoué avec ce renoncement, et le premier ministre Alexis Tsipras, soucieux de ne pas diviser sa majorité. Les rumeurs sur une possible démission de Yanis Varoufakis – qui avait vu, fin avril, Euclide Tsakalotos devenir chef de l’équipe de négociateurs – ont du coup ressurgi. Obligeant l’intéressé à écrire sur son compte Twitter que ces rumeurs étaient sans fondement.
En parallèle, cette semaine, la Grèce fera face à une nouvelle échéance de remboursement, avec 302,5 millions à verser vendredi au FMI. Après plusieurs menaces de cesser les remboursements, aucun signe n’indiquait lundi que le pays n’honorera pas cette tranche de dette. D’autres échéances rapprochées se profilent: 336 millions d’euros le 12 juin, 560 millions le 16 et 336 millions le 19 juin, à chaque fois pour le FMI. La dette totale auprès de l’institution est de quelque 25 milliards d’euros.
7,2 milliards à verser
Ces dernières semaines, la Grèce n’a pas failli à ses obligations: le pays a par exemple remboursé 200 millions d’euros au FMI le 6 mai, avant d’en verser 750 millions supplémentaires le 11 mai. Au niveau global, Athènes et ses créanciers tentent toujours de trouver un accord sur le déblocage de 7,2 milliards d’euros de prêts dont aura besoin la Grèce dans les prochaines semaines. Les négociations se poursuivent pour se mettre d’accord sur l’ampleur des réformes à réaliser. Lundi soir, Angela Merkel, François Hollande et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker devaient discuter du dossier grec lors d’un repas à Berlin. Anouch Seydtaghia