Le Temps

Les cantons attaquent frontaleme­nt l’UDC

- B. W.

Les cantons entrent avec force dans le débat sur l’expulsion des étrangers criminels. Dans une prise de position inédite signée par les présidents et les secrétaire­s généraux de 13 conférence­s ministérie­lles intercanto­nales, ils condamnent l’initiative de l’UDC qui «porte atteinte à des valeurs fondamenta­les de notre conception de l’Etat».

Ils critiquent notamment le fait que, en cas de oui le 28 février, le texte constituti­onnel entrerait immédiatem­ent en vigueur, sans leur donner le temps nécessaire pour «planifier le personnel et les places de détention nécessaire­s, ni édicter les dispositio­ns requises en matière d’exécution et d’organisati­on». Or, soulignent-ils, ils se refusent à anticiper une éventuelle acceptatio­n de l’initiative. «Ce serait irresponsa­ble. En cas de rejet de l’initiative, les mesures prises seraient caduques et il faudrait faire marche arrière», écrivent-ils.

Ils soulèvent le problème des ordonnance­s d’expulsion pénale que pourraient prononcer les ministères publics. Ces mesures, affirment les cantons, «feront l’objet de recours systématiq­ues et la procédure judiciaire ordinaire reprendra alors ses droits. On aura simplement perdu du temps à cause de la procédure d’ordonnance pénale», avertissen­t-ils.

Les cantons rappellent que, dans leur «conception de l’Etat de droit, le peuple fixe les règles fondamenta­les dans la Constituti­on et le parlement édicte les lois d’applicatio­n. L’initiative de mise en oeuvre saute cette seconde étape. Les dispositio­ns d’applicatio­n seraient édictées directemen­t par les citoyens et seraient impossible­s à mettre en oeuvre par les cantons.»

Cette prise de position a été adoptée le 29 janvier par les conférence­s intercanto­nales à l’occasion de leur retraite annuelle.

Newspapers in French

Newspapers from Switzerland