Le Temps

Encore un pas vers la prolongati­on du moratoire

- C. DZ

Il n’y a pas eu de mauvaise surprise. La Commission de la santé du Conseil des Etats a accepté mardi la propositio­n émanant de son homologue du Conseil national visant à freiner l’installati­on de nouveaux cabinets médicaux privés. Par 8 voix contre 3 et 1 abstention, elle s’est déclarée prête à prolonger de trois ans, à partir du 1er juillet 2016, la limitation de l’admission des médecins à pratiquer. «Malgré les doutes de certains sur l’eff i cacité de cette mesure, une majorité comprend que l’on ne peut pas avancer dans le vide», commente la sénatrice Liliane Maury Pasquier (PS/GE). L’acceptatio­n a été plus nette qu’en commission du National, mais «ce n’est guère étonnant», poursuit la Genevoise: la Chambre des cantons avait en effet accepté le projet du Conseil fédéral d’ancrer le moratoire dans le marbre; c’est la Chambre du peuple qui avait provoqué surprise et émoi, le 18 décembre dernier, en décidant d’enterrer la clause du besoin.

Depuis lors, des parlementa­ires ont cherché un compromis pour réactiver le moratoire, l’un des principaux instrument­s pour limiter la hausse des coûts dans le secteur ambulatoir­e. Pierre-Yves Maillard, le ministre vaudois de la Santé, en est l’un des ardents défenseurs.

Alors que Santésuiss­e, la faîtière des assureurs maladie, ainsi que le PLR notamment, contestent l’eff i cacité du moratoire, le conseiller d’Etat fait ce constat: «Lors des dix-huit mois au cours desquels le moratoire a été levé, l’installati­on de spécialist­es étrangers a fait plus que doubler» dans le canton de Vaud. Ainsi, entre janvier 2012 et juin 2013, «nous avons signé 500 autorisati­ons de pratiquer, soit un surcroît de l’ordre de 300 autorisati­ons. Et dès que le moratoire a été rétabli, nous sommes redescendu­s», explique Pierre-Yves Maillard. Sur ces 300 médecins autorisés à s’ i nstaller, 250 étaient des spécialist­es venus de l’étranger, précise le ministre. Selon lui, «la preuve est faite»: «250 spécialist­es, cela fait forcément une différence au niveau de la facturatio­n et donc des coûts de la santé.»

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