Le Temps

La maison-piège du samouraï

- C. ST.

Nijo Jinya a été bâtie en 1670 par un riche négociant en riz. 28 pièces, 12 puits creusés depuis les cuisines et les jardins, une foule de cachettes et de chausse-trappes. La résidence Ogawa, à Kyoto, également nommée Nijo Jinya, a de quoi fasciner les esprits les moins imaginatif­s. Construite au XVIIe siècle par un marchand de riz fortuné, la demeure étale ses tatamis à deux pas du château de Nijo. Très vite, elle a servi d’auberge aux féodaux de passage. Hôtes de marque, ces samouraïs devaient bénéficier d’une protection rapprochée. Une pièce cachée donne sur un salon du rez-dechaussée, permettant surveillan­ce et interventi­on ultrarapid­e. Une autre, dissimulée dans un vestibule, permet au garde du corps de déceler un intrus avant qu’il ne pénètre dans la chambre de son maître. Un escalier recouvert d’une trappe offre un point de fuite si nécessaire. Un autre est bâti de telle sorte qu’il se transforme en piège pour faire chuter les opportuns. Les couloirs sont suffisamme­nt étroits pour empêcher la dégaine des épées.

Au-delà de la beauté des lieux et de la structure représenta­tive des maisons traditionn­elles – pièces allouées à la cérémonie du thé, alcôves, jardins magnifique­s d’ordre et de précision dessinés par Kobori Enshu, cloisons de papier… – Nijo Jinya offre une balade dans le passé des samouraïs et des ninjas. Deux bémols: les photograph­ies sont interdites et les guides ne parlent que japonais.

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