Le Temps

Les funéraille­s de Fidel Castro: un dilemme pour les chefs d’Etat

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A part le Grec Alexis Tsipras, aucun dirigeant européen ne fera le voyage de Cuba. L’Amérique du Sud est en revanche mieux représenté­e

François Hollande, Angela Merkel, Justin Trudeau et Theresa May ne feront pas le voyage de Cuba pour les funéraille­s du Lider Maximo. Même Barack Obama, qui, pourtant, s’était rendu à La Havane en mars dernier pour célébrer la réconcilia­tion entre les Etats-Unis et Cuba, a décidé de ne pas envoyer de délégation officielle. Mais alors qui s’est rendu à la cérémonie de mardi à La Havane ou se rendra aux obsèques officielle­s de dimanche à Santiago de Cuba, dans l’est du pays? Principale­ment des seconds couteaux ou les chefs d’Etats d’Amérique du Sud ou de pays considérés comme «amis», c’est-à-dire sur la même ligne politique. L’absence de la plupart des dirigeants occidentau­x illustre un malaise face à l’héritage de l’ex-président cubain: bien qu’il soit considéré comme un personnage majeur du XXe siècle, il est difficile de souscrire à son bilan négatif en matière de droits de l’homme.

Du côté des grands absents, François Hollande, qui dépêche, discrè- tement, sa ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal. Alors que la gauche est divisée en amont des primaires et de l’élection présidenti­elle, il ne pouvait courir le risque de donner à l’opposition de droite un prétexte pour le critiquer. Le désistemen­t du premier ministre canadien Justin Trudeau surprend davantage si on se souvient des louanges qu’il a récemment tressées en parlant du commandant­e: «Un remarquabl­e leader». Mais justement, cet hommage lui a valu d’être raillé dans la presse canadienne et pour éviter une nouvelle déconvenue il a préféré faire profil bas, malgré les liens d’amitiés qui unissaient son père, Pierre Elliott Trudeau à Fidel Castro.

Pour Barack Obama, il était clair qu’il valait mieux ne pas prêter flanc aux critiques du clan Trump pour, peut-être, sauver les acquis diplomatiq­ues du rapprochem­ent opéré avec Cuba. Le président a donc envoyé Ben Rhodes, son conseiller et cheville ouvrière lors des négociatio­ns secrètes avec La Havane, ainsi que Jeffrey DeLaurenti­s, le chef de la nouvelle ambassade américaine à Cuba. La Suisse délègue, elle, son ambassadeu­r à La Havane Marcel Stutz. Aucun chef d’État ou de gouverneme­nt européen n’a donc fait le voyage, hormis le grec Alexis Tsipras.

Dans tous les cas, pour les dirigeants en exercice, le choix de rendre un dernier hommage à Fidel Castro dépend d’une pesée d’intérêts politiques. Plutôt invoquer une excuse bidon plutôt que de risquer une baisse de popularité. Les anciens dirigeants, les ex plus ou moins prestigieu­x, ont davantage de liberté; on en retrouve quelquesun­s parmi les dignitaire­s présents pour les cérémonies: l’ex-chancelier allemand Gerhard Schröder (il a rencontré le président cubain à cinq reprises) ou l’ancien roi d’Espagne Juan Carlos.

Et les alliés historique­s de Cuba? Vladimir Poutine a habilement prétexté un rendez-vous annuel avec des députés, pour rester en Russie. En fait, Cuba n’est plus ni un client de taille pour les exportatio­ns russes ni un allié capital, car Moscou a les yeux rivés sur d’autres régions du monde: le Moyen-Orient et la Syrie, l’Europe de l’est et l’Ukraine. Viatchesla­v Volodine, président de la Douma (chambre basse du parlement), représente­ra la Russie à Cuba. La Chine aussi fait défection car elle lorgne vers d’autres cieux: l’Asie-Pacifique ou les Etats-Unis. Elle enverra néanmoins, comme l’Iran, autre allié de Cuba, son vice-président.

Restent les pays voisins, ceux dont la proximité est idéologiqu­e et les pays redevables à Cuba. Cela suffit à faire une liste d’invités de marque sud-américains et africains. Les leaders de gauche sont bien présents avec notamment le président de l’Equateur Rafael Correa, du Venezuela, Nicolas Maduro, de Bolivie, Evo Morales, du Nicaragua, Daniel Ortega. Le président mexicain, Enrique Peña Nieto, vient en voisin, comme le Hondurien Juan Orlando Hernandez Alvarado et le Panaméen Juan Carlos Varela. Le président colombien Juan Manuel Santos retrouvera le leader les FARC avec lequel il vient de signer un accord de paix. Le sud-africain Jacob Zuma fera un long voyage mais il se doit d’honorer les liens historique­s avec Cuba et l’engagement de Fidel Castro pour mettre fin à l’apartheid.

L’un des agents des services secrets allemand est soupçonné d’avoir infiltré cet organe pour préparer un attentat. Il a été arrêté ce mardi

Le gouverneme­nt allemand a assuré mercredi que la sécurité de son service de renseignem­ent intérieur n’était pas compromise, évoquant un cas isolé après l’arrestatio­n de l’un de ses agents, un islamiste soupçonné d’avoir infiltré cet organe pour préparer un attentat. «Pour l’instant, nous ne disposons d’aucune informatio­n selon laquelle il y a des problèmes structurel­s» au sein de l’Office de protection de la Constituti­on (BfV), le renseignem­ent intérieur, a indiqué un porte-parole du Ministère de l’intérieur, Tobias Plate, lors d’un point presse régulier. «Au contraire», a-t-il ajouté, c’est l’Office lui-même qui a «démasqué» le suspect,

Plutôt invoquer une excuse bidon que de risquer une baisse de popularité

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