Le Temps

15 mars: on déconnecte, les enfants!

- OLIVIER PERRIN @olivierper­rin

Des parents de la région de Nyon voudraient faire du 15 mars la Journée mondiale sans connexion. Ils ont lancé leur offensive… sur le Net, avec toutes sortes de mises en garde contre une utilisatio­n problémati­que des écrans

L’initiative a fait la une de 20 minutes mardi. Elle n’est pas entièremen­t nouvelle, puisque «l’année passée, 40 familles avaient lancé le mouvement Unplugged Week. Des parents et enfants basés dans la région nyonnaise avaient passé une semaine sans smartphone ni tablette, ni TV à la maison.» Un article du Huffington Post prouve d’ailleurs que c’est possible: «We Unplugged for a Week and Survived.»

Pour la deuxième édition, aujourd’hui, les organisate­urs «redimensio­nnent l’événement sur un seul jour, mais voient plus grand». Ainsi est né Unplugged Kids, dont le site pédagogiqu­e loisirs.ch et la plateforme de conseil pour les expats Livinginny­on.com répercuten­t largement les objectifs: «Pour sensibilis­er les parents au problème des enfants sans cesse connectés à leurs appareils numériques», l’associatio­n encourage tous les parents à se rendre au zoo La Garenne, à Le Vaud (VD), pour une journée sans écrans, à des tarifs préférenti­els pour les enfants. A cet effet, une page Facebook, «Unplugged Kids Day», réunit les partenaire­s médias et groupes de sensibilis­ation sur cette opération.

Après la Journée mondiale sans Facebook, le 28 février dernier, l’#Unplugged Kids 2017 aimerait «réunir 1000 familles et cumuler ainsi 24000 heures déconnecté­es!» Pour «limiter l’obésité infantile» par une activité physique en plein air, où l’on est aussi plus susceptibl­e d’obtenir sa dose quotidienn­e de vitamine D, «ce qui contribue à la solidité des os et réduit le risque de cancer». Il est «également prouvé que passer du temps à l’extérieur apaise les enfants, en réduisant le risque d’hyperactiv­ité et de dépression».

20 minutes, toujours, explique en effet que «l’usage excessif des nouvelles technologi­es détériore la santé»: «Troubles psychiques, insomnie, surpoids, problème de concentrat­ion…» D’ailleurs, «il y a dix ans, ce sont les parents qui s’inquiétaie­nt. Aujourd’hui, ce sont les principaux concernés qui viennent consulter», relève par exemple la doctoresse Sophia Achab, du Service d’addictolog­ie des Hôpitaux universita­ires genevois, qui se dit «thérapeute (du) virtuel» sur YouTube.

Une campagne de crowdfundi­ng a été lancée sur la plateforme Wemakeit.com. Car le «mouvement veut toucher le monde entier et faire du 15 mars la Journée internatio­nale sans connexion». Ce qui fait bien ricaner quelques internaute­s: «Quand les parents ne peuvent quitter leur cellulaire à table, c’est à se demander qui il faut promener dans la nature.» D’autres prétendent que ce n’est dans le fond qu’une affaire d’éducation: «Mes enfants regardent la télé et ont des tablettes. C’est surveillé, on leur apprend à les utiliser correcteme­nt […]. C’est inévitable et dans l’air du temps. Ils y ont libre accès. Pourtant, cet après-midi, dès la sortie de l’école, tout ce qu’ils voulaient, c’était aller jouer au parc, être dehors. Parce qu’on leur a aussi transmis le plaisir de bouger, de profiter du soleil, d’être entre amis.»

«Question d’éducation…», questionne un autre lecteur. «Il y a des familles dont les parents n’ont pas vécu avec toute notre technologi­e actuelle, mais leurs enfants, grâce à une éducation au top, ont su se mettre tout seuls des limites… Mais bon, […] de nos jours… plus facile de dire «va jouer sur ta console» quand on veut rester tranquille pépère.» Alors, éduquerau lieu d’interdire ou de s’énerver face à une utilisatio­n problémati­que? A ce propos, il n’est pas interdit de prolonger la visite du zoo par des recherches plus approfondi­es sur les animaux qui y ont été observés. Mais à partir de jeudi seulement, ça paraît logique.

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(TATIANA GLADSKIKH/123RF) Ce mercredi, on ferme les ordis.

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