15 mars: on déconnecte, les enfants!
Des parents de la région de Nyon voudraient faire du 15 mars la Journée mondiale sans connexion. Ils ont lancé leur offensive… sur le Net, avec toutes sortes de mises en garde contre une utilisation problématique des écrans
L’initiative a fait la une de 20 minutes mardi. Elle n’est pas entièrement nouvelle, puisque «l’année passée, 40 familles avaient lancé le mouvement Unplugged Week. Des parents et enfants basés dans la région nyonnaise avaient passé une semaine sans smartphone ni tablette, ni TV à la maison.» Un article du Huffington Post prouve d’ailleurs que c’est possible: «We Unplugged for a Week and Survived.»
Pour la deuxième édition, aujourd’hui, les organisateurs «redimensionnent l’événement sur un seul jour, mais voient plus grand». Ainsi est né Unplugged Kids, dont le site pédagogique loisirs.ch et la plateforme de conseil pour les expats Livinginnyon.com répercutent largement les objectifs: «Pour sensibiliser les parents au problème des enfants sans cesse connectés à leurs appareils numériques», l’association encourage tous les parents à se rendre au zoo La Garenne, à Le Vaud (VD), pour une journée sans écrans, à des tarifs préférentiels pour les enfants. A cet effet, une page Facebook, «Unplugged Kids Day», réunit les partenaires médias et groupes de sensibilisation sur cette opération.
Après la Journée mondiale sans Facebook, le 28 février dernier, l’#Unplugged Kids 2017 aimerait «réunir 1000 familles et cumuler ainsi 24000 heures déconnectées!» Pour «limiter l’obésité infantile» par une activité physique en plein air, où l’on est aussi plus susceptible d’obtenir sa dose quotidienne de vitamine D, «ce qui contribue à la solidité des os et réduit le risque de cancer». Il est «également prouvé que passer du temps à l’extérieur apaise les enfants, en réduisant le risque d’hyperactivité et de dépression».
20 minutes, toujours, explique en effet que «l’usage excessif des nouvelles technologies détériore la santé»: «Troubles psychiques, insomnie, surpoids, problème de concentration…» D’ailleurs, «il y a dix ans, ce sont les parents qui s’inquiétaient. Aujourd’hui, ce sont les principaux concernés qui viennent consulter», relève par exemple la doctoresse Sophia Achab, du Service d’addictologie des Hôpitaux universitaires genevois, qui se dit «thérapeute (du) virtuel» sur YouTube.
Une campagne de crowdfunding a été lancée sur la plateforme Wemakeit.com. Car le «mouvement veut toucher le monde entier et faire du 15 mars la Journée internationale sans connexion». Ce qui fait bien ricaner quelques internautes: «Quand les parents ne peuvent quitter leur cellulaire à table, c’est à se demander qui il faut promener dans la nature.» D’autres prétendent que ce n’est dans le fond qu’une affaire d’éducation: «Mes enfants regardent la télé et ont des tablettes. C’est surveillé, on leur apprend à les utiliser correctement […]. C’est inévitable et dans l’air du temps. Ils y ont libre accès. Pourtant, cet après-midi, dès la sortie de l’école, tout ce qu’ils voulaient, c’était aller jouer au parc, être dehors. Parce qu’on leur a aussi transmis le plaisir de bouger, de profiter du soleil, d’être entre amis.»
«Question d’éducation…», questionne un autre lecteur. «Il y a des familles dont les parents n’ont pas vécu avec toute notre technologie actuelle, mais leurs enfants, grâce à une éducation au top, ont su se mettre tout seuls des limites… Mais bon, […] de nos jours… plus facile de dire «va jouer sur ta console» quand on veut rester tranquille pépère.» Alors, éduquerau lieu d’interdire ou de s’énerver face à une utilisation problématique? A ce propos, il n’est pas interdit de prolonger la visite du zoo par des recherches plus approfondies sur les animaux qui y ont été observés. Mais à partir de jeudi seulement, ça paraît logique.
▅