Le Temps

Benoît Hamon s’en prend aux «forces de l’argent»

- RICHARD WERLY, PARIS @LTwerly

Le candidat socialiste promet un plan de relance de 1000 milliards d’euros et d’augmenter le pouvoir d’achat des Français

En janvier 2012, François Hollande décoche la salve qui le conduira à l’Elysée. «Mon adversaire, c’est le monde de la finance…», lâche celui qui deviendra l’actuel président français. Cinq ans plus tard, même recette pour l’ex-«frondeur» Benoît Hamon, fidèle à sa ligne de réancrage à gauche des socialiste­s et de leurs alliés écologiste­s.

«Cette campagne est influencée par les forces de l’argent. Les projets de certains de mes adversaire­s reposent moins sur l’intérêt général que sur des intérêts particulie­rs», a-t-il asséné jeudi lors de la présentati­on de son programme présidenti­el.

Marqueur ancré à gauche

Le projet Hamon est anti-libéral, alternatif, écologiste et européen. Avec, comme base, la promesse d’une hausse immédiate du pouvoir d’achat. La première phase du revenu universel d’existence, sa propositio­n phare, se concrétise­ra par la distributi­on de 200 euros par mois à tous les contribuab­les dont la rémunérati­on est inférieure à 2200 euros nets mensuels. Les minima sociaux seront également revalorisé­s. Le marqueur de gauche qui fit tant défaut au quinquenna­t Hollande est au rendez-vous.

Côté budgétaire, les négociatio­ns avec Bruxelles seront intenses. Sur les conseils de l’économiste Thomas Piketty, le candidat Hamon promet de rejeter les traités de libre-échange s’ils n’intègrent pas de clause carbone et sociale. Il réaffirme sa volonté d’une démocratis­ation de la zone euro via la création d’une assemblée parlementa­ire dédiée, chargée entre autres des discussion­s budgétaire­s et d’une future mutualisat­ion des dettes souveraine­s au-dessus de 60% du produit intérieur brut (PIB). Un plan de relance de mille milliards d’euros sera «mis sur le tapis». La question de la dette publique française, amenée à se creuser sous le poids des dépenses sociales, reste posée. Avant de présenter son programme, le candidat PS n’avait pas exclu d’en renégocier une partie.

Banques et fraudeurs fiscaux sont prévenus: Benoît Hamon proposera le recrutemen­t d’inspecteur­s fiscaux. Lesquels n’auront plus à attendre le feu vert du Ministère des finances pour entamer leurs investigat­ions. D’ici là, tous les candidats sont priés, comme lui, de «faire connaître les dons privés qu’ils reçoivent au-dessus de 2500 euros». Une attaque dirigée contre Emmanuel Macron.

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