Benoît Hamon s’en prend aux «forces de l’argent»
Le candidat socialiste promet un plan de relance de 1000 milliards d’euros et d’augmenter le pouvoir d’achat des Français
En janvier 2012, François Hollande décoche la salve qui le conduira à l’Elysée. «Mon adversaire, c’est le monde de la finance…», lâche celui qui deviendra l’actuel président français. Cinq ans plus tard, même recette pour l’ex-«frondeur» Benoît Hamon, fidèle à sa ligne de réancrage à gauche des socialistes et de leurs alliés écologistes.
«Cette campagne est influencée par les forces de l’argent. Les projets de certains de mes adversaires reposent moins sur l’intérêt général que sur des intérêts particuliers», a-t-il asséné jeudi lors de la présentation de son programme présidentiel.
Marqueur ancré à gauche
Le projet Hamon est anti-libéral, alternatif, écologiste et européen. Avec, comme base, la promesse d’une hausse immédiate du pouvoir d’achat. La première phase du revenu universel d’existence, sa proposition phare, se concrétisera par la distribution de 200 euros par mois à tous les contribuables dont la rémunération est inférieure à 2200 euros nets mensuels. Les minima sociaux seront également revalorisés. Le marqueur de gauche qui fit tant défaut au quinquennat Hollande est au rendez-vous.
Côté budgétaire, les négociations avec Bruxelles seront intenses. Sur les conseils de l’économiste Thomas Piketty, le candidat Hamon promet de rejeter les traités de libre-échange s’ils n’intègrent pas de clause carbone et sociale. Il réaffirme sa volonté d’une démocratisation de la zone euro via la création d’une assemblée parlementaire dédiée, chargée entre autres des discussions budgétaires et d’une future mutualisation des dettes souveraines au-dessus de 60% du produit intérieur brut (PIB). Un plan de relance de mille milliards d’euros sera «mis sur le tapis». La question de la dette publique française, amenée à se creuser sous le poids des dépenses sociales, reste posée. Avant de présenter son programme, le candidat PS n’avait pas exclu d’en renégocier une partie.
Banques et fraudeurs fiscaux sont prévenus: Benoît Hamon proposera le recrutement d’inspecteurs fiscaux. Lesquels n’auront plus à attendre le feu vert du Ministère des finances pour entamer leurs investigations. D’ici là, tous les candidats sont priés, comme lui, de «faire connaître les dons privés qu’ils reçoivent au-dessus de 2500 euros». Une attaque dirigée contre Emmanuel Macron.
▅