Tâtonnements vers un grand festival des séries
Dans quelques semaines a lieu la 8e édition de Séries Mania, à Paris. Avec pour toile de fond un secteur en expansion rapide, le festival va se dérouler dans un climat tendu. L’actuel gouvernement, à un moment par la voix de Fleur Pellerin, a dit son intention de créer «le grand festival européen des séries». La ministre de la Culture d’alors a parlé d’un «Cannes des séries» ce qui n’a pas manqué de mettre la branche mal à l’aise, la comparaison pouvant paraître prétentieuse.
Les séries aiguisent les appétits. Outre le people festival de Monte-Carlo, une autre manifestation davantage liée aux professionnels, Séries Séries, a lieu chaque année dans la région parisienne. Et bien sûr à Genève chaque automne, Tous Ecrans poursuit son travail d’exploration. En sus, les vénérables festivals de Berlin et de Venise se sentent obligés de présenter des avant-premières de séries, au risque de paraître piteusement opportunistes.
Depuis l’annonce du gouvernement, les réflexions ont porté sur la fusion plutôt forcée des deux manifestations d’Ile de France. Ensuite, la ville de Lille s’est portée candidate pour accueillir le futur festival. Puis le maire de Cannes a bouleversé ce petit monde en déclarant que sa ville organisera son premier festival des séries en avril 2018, quelques semaines avant l’ancêtre au tapis rouge. Canal+ est montée sur le navire. Nouveau soubresaut la semaine passée, lorsque dans Le Point, David Lisnard s’est félicité d’avoir recruté… Fleur Pellerin comme présidente de la future manifestation.
Les Parisiens sont-ils doublés, voire coulés, par les missiles venus de la Croisette? Peut-être pas. Le sort de l’événement se jouera sans doute après l’élection présidentielle: le nom, puis les intentions, du futur ministre de la Culture pèseront dans la balance, surtout s’il pourra disposer de quelques arguments financiers. Une chose est sûre: la France, qui n’a pas toujours fait preuve d’une affection particulière envers le genre, prend une avance européenne.
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