Un activiste né
Séquence «bonnes intentions». A 62 ans, l’ancien animateur de télévision reconverti, sous le quinquennat Hollande, en sherpa présidentiel sur le climat a fini par accepter un Ministère de la «transition écologique et solidaire». Un pari de taille pour cet activiste-né, charmeur impénitent, qui a toujours cherché à s’affranchir de la pesanteur des appareils.
Nicolas Hulot ministre, c’est d’abord un beau casting. Mais c’est surtout une mission à hauts risques, aux côtés d’un président-banquier souvent épinglé durant sa campagne pour son manque d’empathie envers la cause de la nature et de l’environnement.
La mission de Nicolas Hulot ne sera plus, comme sous le quinquennat précédent, de parcourir la planète pour se faire l’avocat de la lutte contre le réchauffement climatique. Ce travail-là, pour sauver les Accords de Paris sur le climat de décembre 2015 face au scepticisme de Donald Trump, incombera au président Macron.
Le ministre, lui, sera d’abord attendu sur le plan intérieur, où il devra gérer les ZAD, les fameuses zones à défendre constituées par les militants de l’écologie dure sur les sites du projet de barrage de Sivens (Ardèche) ou du futur aéroport de Notre-Dame-desLandes (près de Nantes), approuvé par un référendum local controversé. Il devra aussi mettre en oeuvre la loi sur la transition énergétique d’août 2015, qui prévoit de ramener la production nucléaire d’électricité à moins de 50% (contre 75% actuellement). Un ministère miné, pour un casse-cou qui, jusqu’ici, ne s’est jamais crashé.