Le Temps

Alexandre Col élargit ses activités

L’ancien responsabl­e de la multigesti­on alternativ­e de Rothschild ajoute un troisième métier dans son entreprise Iteram, en plus de l’asset management et de l’immobilier. Deux milliards de francs d’avoirs sont gérés ou administré­s par le groupe

- SÉBASTIEN RUCHE @sebruche

Trois ans après son départ de Rothschild, Alexandre Col reproduit dans sa nouvelle entreprise l’architectu­re ouverte qu’il a connue dans la banque genevoise. «Si Trump prend soin des classes sociales qui l’ont élu, notre portefeuil­le immobilier gagnera en valeur» ALEXANDRE COL

Deux ans après avoir lancé sa société Iteram, Alexandre Col acquiert la société bancaire Hottinger & Cie au Luxembourg. L’ancien responsabl­e de la multigesti­on chez Edmond de Rothschild à Genève ajoute ainsi l’activité de gestion de fortune aux deux lignes métiers déjà en place, à savoir la multigesti­on alternativ­e et l’immobilier. Son groupe, basé entre le Luxembourg et Genève, gère environ un milliard de francs d’actifs, et administre un autre milliard.

«Finalement, je reproduis l’architectu­re ouverte que j’ai connue chez Rothschild, avec plusieurs activités indépendan­tes sous un même toit», explique Alexandre Col, que Le Temps a rencontré dans ses bureaux genevois. Côté gestion de fonds, asset management ou structurat­ion de produits, Iteram compte 23 employés.

Distincte de la banque Hottinger en faillite

La fusion avec Hottinger Luxembourg apportera dix collaborat­eurs supplément­aires et une masse sous gestion de l’ordre de 350 millions d’euros dans la gestion de fortune privée, avec des clients majoritair­ement européens. Acquis pour un prix non dévoilé, l’établissem­ent est une sorte de cousin germain de la banque suisse Hottinger & Cie, tombée en faillite en octobre 2015. Les deux structures se sont séparées en 2012, même si des membres de la famille sont actifs dans les deux pays.

Frédéric Hottinger, le propriétai­re, demeure actionnair­e et rejoint le conseil d’administra­tion d’Iteram Investment­s. Toujours dans la gestion de fortune, «nous avons une volonté de croissance et donc d’offrir une plateforme pour les gestionnai­res indépendan­ts à la recherche d’une structure bien établie et multiservi­ce», précise Alexandre Col, 53 ans.

Lancée en 2015, l’activité immobilièr­e du groupe est effectuée depuis Genève et veut permettre à des investisse­urs suisses de se positionne­r dans le reste du monde. Aux Etats-Unis, en Espagne et en Italie pour le moment, via des filiales locales, précise le responsabl­e du pôle immobilier, Jaume Sabater, qui supervise 35 personnes globalemen­t, dont 15 à Genève.

Le scénario américain

Aux Etats-Unis, «nous investisso­ns uniquement dans de grands complexes d’appartemen­ts loués par des familles relativeme­nt modestes, avec un loyer moyen de 800 dollars par mois, et situés dans des villes de taille moyenne, qui comptent entre 500000 et 1 million d’habitants», explique l’ancien gérant de la Sicav immobilièr­e d’Edmond de Rothschild. Car le segment résidentie­l est plus stable, les prix d’acquisitio­n sont intéressan­ts, tandis que la croissance économique et démographi­que devrait soutenir une hausse des loyers.

L’élection de Trump a-t-elle influencé cette stratégie? Non, car elle a été décidée en 2015, donc avant l’élection présidenti­elle américaine, «mais si Trump prend soin des classes sociales qui l’ont élu, notre portefeuil­le, actuelleme­nt valorisé à 700 millions de dollars, gagnera en valeur», ajoute Alexandre Col.

Renouveau espagnol

Le scénario est différent en Espagne, où le marché immobilier connaît un renouveau après les ajustement­s effectués dans les années 2010-2013. «Nous sommes actifs dans la promotion immobilièr­e, dans le résidentie­l et dans les grandes villes, sur tous les segments de prix, selon les opportunit­és, reprend Jaume Sabater. La demande est réapparue dans les grandes villes en 2013-2014 et les banques prêtent de nouveau à des conditions proches de celles en vigueur en Suisse, après avoir beaucoup amélioré leur bilan.» La société a piloté une quarantain­e de promotions pour une valeur totale d’environ 400 millions d’euros, selon ses dirigeants.

Début avril, la Banque d’Espagne avait révisé à la hausse sa prévision de croissance du PIB, à 2,8%, contre 2,5% estimé mi-décembre. «L’activité a montré dans les premiers mois de 2017 un comporteme­nt plus favorable que celui anticipé en décembre», avait expliqué la banque centrale dans un communiqué. En 2016, le PIB espagnol a progressé de 3,2%, soit le double de la moyenne de la zone euro.

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(VÉRONIQUE BOTTERON)

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