Vive la destitution
Destitution. Il aura fallu que le mot soit lâché aux Etats-Unis pour que la volatilité remonte depuis ses récents plus bas historiques. Mais les marchés n'ont pas été troublés plus de deux jours.
Le calcul a été rapide. Donald Trump destitué, son programme d'investissement dans les infrastructures et sa réforme fiscale tomberaient à l'eau. Wall Street a d'ailleurs vécu mercredi sa pire journée de l'ère Trump (-1,8%).
Mais un autre scénario s'est vite imposé. Le long processus d'impeachment doit être déclenché par la Chambre des représentants, dominée par les Républicains. Puis le Sénat (où le camp conservateur est majoritaire de peu) devra le soutenir à une majorité des deux tiers.
Ensuite, si Trump est écarté, son successeur serait le vice-président, Mike Pence. Le programme républicain serait appliqué par une personne plus équilibrée et mieux coiffée.
Vendredi, des investisseurs expliquaient même que les marchés réclamaient Pence. Sans surprise, les bourses ont fini la semaine en beauté, avec une nette reprise des indices et une progression du pétrole. Les fondamentaux avaient repris le devant de la scène. Les bons résultats de Deere & Co. et Autodesk sont venus rappeler que la capacité bénéficiaire des entreprises continue à dépasser les attentes, avec ou sans Trump.
Une autre dimension semble néanmoins oubliée: une reprise molle mais stable s'est plus ou moins généralisée dans le monde. Difficile dans ces conditions de justifier des marchés haussiers déchaînés. Mais cette conjoncture faiblarde semble partie pour durer. Elle sera certainement plus difficile à destituer, elle.
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