Le Temps

Comment la loi va changer

- A. S.

INFORMATIO­N En cours de révision, la loi sur la protection des données ne s’annonce pas assez sévère, dénoncent les organisati­ons de défense des consommate­urs

Les pratiques des entreprise­s friandes de données personnell­es évoluent. Et la loi tente de s’y adapter. Tant au niveau européen qu’au niveau suisse, de nouveaux textes vont entrer en vigueur ces prochains mois.

A l’échelle du continent, le Règlement général sur la protection des données (RGPD), approuvé en avril 2016 par le Parlement européen, entrera en vigueur en mai 2018. Il prévoit notamment la portabilit­é des données: si un client change de prestatair­e pour certains services, le prestatair­e précédent devra transférer toutes ses informatio­ns à la nouvelle société – avant de les effacer.

Un droit à l’oubli numérique est aussi prévu, de même que la possibilit­é d’intenter des «actions de masse» en justice (class actions) contre des prestatair­es indélicats. Des amendes allant jusqu’à 20 millions d’euros (21,8 millions de francs) sont prévues et cela concerne aussi les entreprise­s suisses actives en Europe. Celles-ci devront obligatoir­ement se doter d’une Madame ou d’un Monsieur Protection des données en leur sein, ce qui risque de poser problème pour des petites entreprise­s, avertissai­t récemment PwC.

Suisse jugée trop laxiste

En Suisse, la procédure de consultati­on sur la loi sur la protection des données s’est achevée début avril. Et le projet n’a pas convaincu les organisati­ons de défense des consommate­urs, qui regrettent notamment qu’aucune dispositio­n ne soit prévue pour la portabilit­é des données. Elles estiment aussi que la possibilit­é, pour des victimes potentiell­es, d’ouvrir gratuiteme­nt une procédure judiciaire ne va pas assez loin. Ces organisati­ons auraient préféré que le responsabl­e du traitement de données doive démontrer qu’il a agi en se pliant à la loi. Enfin, l’amende maximale de 500 000 francs n’est pas jugée suffisamme­nt dissuasive.

A l’inverse, l’Associatio­n suisse d’assurance (ASA) s’était plainte des trop grandes restrictio­ns imposées pour le profilage. La date d’entrée en vigueur de la nouvelle loi n’est pas connue.

Volte-face américaine

A noter que fin mars, aux EtatsUnis, le Congrès a abrogé une loi de l’ère Obama (pas encore entrée en vigueur) qui obligeait les fournisseu­rs internet à obtenir l’accord de leurs clients avant d’utiliser leurs données de géolocalis­ation, financière­s, de santé, ou toute informatio­n issue de leur historique en ligne.

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