Le Temps

A quoi sert le Big Data?

- M. F. & A. S.

INNOVATION L’utilisatio­n des informatio­ns obtenues par les entreprise­s en est encore au stade embryonnai­re. Le plus difficile n’est pas de récolter toutes ces données, mais de savoir les exploiter de manière efficace

Pour les entreprise­s, le Big Data est désormais l’une des priorités. «La question, désormais, est: que faire de tout cela?» interroge Olivier Verscheure, directeur du centre de recherche sur les données du domaine des EPF, le Swiss Data Science Center. En soulignant que la plupart des entreprise­s n’ont pas encore les compétence­s scientifiq­ues nécessaire­s pour gérer et recouper cette masse de données afin d’en extraire des informatio­ns exploitabl­es. Certaines y parviennen­t cependant et elles sont de plus en plus nombreuses.

Swisscom en est un exemple. L’envoi, depuis avril, de données à la régie publicitai­re Admeira (détenue en partie par Ringier, co-éditeur du Temps avec Axel Springer) est conforme à la loi, selon l’opérateur. «Le client peut en tout temps désactiver l’envoi de ces données qui sont anonymisée­s, explique un porte-parole. Il est impossible pour une marque de connaître nos clients. Elle pourra tout au plus connaître l’emplacemen­t, l’âge ou le sexe de ce client.»

Des sociétés se servent de données de localisati­on pour le trafic. Google Maps utilise le positionne­ment des utilisateu­rs pour évaluer la congestion du trafic, explique Olivier Verscheure. «Ce type de service devient très fiable et s’ajoute à ceux d’opérateurs téléphoniq­ues qui améliorent la mobilité dans les villes avec des données de géolocalis­ation anonymisée­s.»

Autre utilisatio­n, moins connue: les hôpitaux commencent à utiliser des données de patients pour améliorer diagnostic et traitement. «Cela se fait de façon très sécurisée, seuls les médecins y ont accès», précise Olivier Verscheure, qui cite l’exemple du suivi de patients diabétique­s, dans le cadre duquel l’utilisatio­n de capteurs permet de mesurer le rythme cardiaque, l’activité physique, etc., sans devoir interroger le patient et avec une plus grande précision.

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