Le Temps

Un homme et des femmes

- S. G.

Le Coréen Hong Sang-soo, habitué des festivals, revient à Cannes avec «Le Jour d’après», un film mineur

Dans une industrie où il devient de plus en plus difficile pour les auteurs de financer leur travail, Hong Sang-soo fait figure d’exception. A Cannes, il présente deux longs-métrages: Le Jour d’après, qui concourt pour la Palme d’or, et La Caméra de Claire, filmé l’an dernier sur la Croisette avec Isabelle Huppert, qu’il avait déjà dirigée dans In Another Country (2012). Sa recette pour enchaîner les films: tourner en trois semaines pour des budgets de 100000 dollars. Mal distribué, son cinéma bénéficie d’une belle vitrine grâce aux festivals, qui n’ont pas besoin de se l’arracher vu son stakhanovi­sme. En février dernier, Seule sur la plage la nuit était présenté à Berlin, avec à la clé un Ours d’argent de la meilleure actrice. A Locarno, il a remporté le Prix de la mise en scène en 2013 pour Sunhi, avant de décrocher deux ans plus tard le Léopard d’or pour Un Jour avec, un jour sans.

Le Jour d’après est le neuvième film qu’il présente à Cannes. Tenant d’un cinéma minimalist­e axé sur les dialogues et limitant au maximum les effets de style (à part une utilisatio­n récurrente du zoom), le Coréen explore, film après film, les relations amoureuses. Dans ses récits, on se séduit, on s’aime, on se quitte, on se réconcilie, on mange et on boit. Le Jour d’après met en scène un homme, patron d’une maison d’édition, et trois femmes: son épouse, sa maîtresse et ancienne employée, et sa remplaçant­e, qui va connaître un surprenant premier jour de travail. Le récit tient autant du marivaudag­e que du vaudeville, avec les quiproquos de rigueur. C’est plaisant, filmé en noir et blanc comme pour souligner l’intemporal­ité de ce qu’on y dit sur l’amour, mais au final, il ne reste pas grand-chose de ce film mineur, bien loin, par exemple, de la virtuosité narrative de Un jour avec un jour sans.

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