Une bombe à retardement?
Le «hard fork» n’est pas la seule préoccupation du monde des cryptomonnaies. L’autre vient d’un phénomène plus récent, la multiplication des «ICO», les «initial coin offerings», qui permettent à des start-up de lever des fonds en monnaies virtuelles pour financer leur projet. Aussi appelées des ventes de jetons (token sales), elles ont pu récolter l’équivalent de 1,3 milliard de dollars, la plupart du temps en bitcoin ou en ether, et souvent en l’espace de quelques minutes à peine.
Le phénomène existe depuis le lancement de l’ether, qui est la première «ICO», mais il s’est accéléré au point que les montants levés cette année sont déjà six fois supérieurs à ceux de l’an dernier, selon un rapport publié la semaine dernière par Autonomous Research, une société spécialisée dans la recherche financière. Ces ICO sont à mi-chemin entre l’IPO et le crowdfunding.
Or «malheureusement, beaucoup d’ICO sont frauduleuses et souhaitent profiter de l’excitation générale en utilisant les médias sociaux comme instrument de promotion et l’absence de protection des consommateurs», a souligné le rapport. Pire: «Les gens disent que les IPO sont fantastiques pour l’ether, regardez le prix [qui est passé de moins de 10 dollars pour un ether en janvier à près de 200 en fin de semaine de dernière, ndlr]. Mais c’est une bombe à retardement», a expliqué Charles Hoskinson, cofondateur de l’éther, dans une interview à Bloomberg. Il considère que les entreprises en font trop, alors que certaines des tâches réalisées par des ventes de jetons pourraient l’être avec les blockchain existantes. «Les gens sont aveuglés par l’argent facile et rapide.»
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