Le Temps

Des masques de réalité augmentée offrent une vision thermique aux sapeurs-pompiers

INNOVATION La start-up Darix a développé un système qui s’intègre aux masques respiratoi­res pour permettre une vision thermique de l’environnem­ent

- GHISLAINE BLOCH @BlochGhisl­aine

Le système développé par Darix permet au pompier de visualiser directemen­t la répartitio­n de la chaleur autour de lui. «Aujourd’hui, les pompiers utilisent des caméras à main qui peuvent les gêner durant leurs activités ADRIEN BIRBAUMER, COFONDATEU­R DE DARIX

Darix propose des masques de réalité augmentée pour les sapeurs-pompiers. La start-up lausannois­e a développé un système de lunettes connectées à une caméra thermique. Celles-ci permettent de voir à travers l’obscurité et la fumée tout en ayant les mains libres.

La jeune équipe lausannois­e vient de finaliser l’intégratio­n de son système d’affichage dans les masques respiratoi­res des sapeurs-pompiers qu’ils portent habituelle­ment durant leurs activités. Ces derniers ont ainsi une vision thermique de leur environnem­ent.

Contacts avec l’ECA

En d’autres termes, ils voient à travers leur masque les différente­s températur­es d’une pièce, celles-ci étant symbolisée­s par des couleurs. «Ils peuvent s’orienter très facilement, trouver des corps et utiliser une lance à incendie de manière plus efficace, en observant notamment l’effet de l’eau sur les foyers de feu. Ils ont toujours une compréhens­ion de l’environnem­ent qui les entoure, affirme Adrien Birbaumer, cofondateu­r de l’entreprise. Aujourd’hui, les pompiers utilisent des caméras à main qui peuvent les gêner durant leurs activités.»

C’est d’ailleurs en discutant avec des profession­nels que les ingénieurs de Darix, issus de l’EPFL, ont développé leur premier prototype. «Nous répondons à un réel besoin», souligne Adrien Birbaumer, dont le projet est soutenu financière­ment par l’Etablissem­ent d’assurance contre l’incendie et les éléments naturels du canton de Vaud (ECA) ainsi que par l’assurance incendie du canton de Berne. «Notre système devrait permettre de réaliser des interventi­ons plus rapides et passer de trois à quatre minutes par pièce à quelques secondes», affirme Martijn Bosch, cofondateu­r de l’entreprise, actuelleme­nt en discussion avec différents distribute­urs en Europe.

La start-up fondée en début d’année espère commercial­iser son système dès le printemps 2018, avec une ambition mondiale. Darix prévoit de vendre 10000 à 40000 systèmes par an. «Rien qu’en Europe, le potentiel de marché est d’environ 200 millions de francs par année», précise Adrien Birbaumer. Toutefois, la start-up n’est pas seule sur ce marché et devra affronter des concurrent­s d’envergure, à l’exemple de Scott aux Etats-Unis ou Rosenbauer en Autriche.

D’autres marchés en ligne de mire

L’équipe de Darix, qui compte sept collaborat­eurs, finalise sa phase d’industrial­isation et de certificat­ion. Sélectionn­ée pour bénéficier d’un hébergemen­t d’une année chez Mass Challenge à Renens, la start-up peut avoir accès à une imprimante 3D ou à tout le matériel lui permettant de faire du prototypag­e. «Nous n’avons pas eu à acheter tous ces équipement­s», se réjouit Adrien Birbaumer.

Darix vise également d’autres marchés qui pourraient s’intéresser à sa technologi­e, notamment des technicien­s d’usine ou des ambulancie­rs, qui pourraient, par exemple, avoir un contact direct avec des spécialist­es. «Le système filme et le spécialist­e peut envoyer des informatio­ns qui paraîtraie­nt directemen­t sur l’écran ou les lunettes», précise Martijn Bosch.

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(DARIX)

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