Le Temps

«La marque horlogère Klynt peut maintenant rebondir»

- BRUNO GAERTNER COFONDATEU­R DE KLYNT PROPOS RECUEILLIS PAR VALÈRE GOGNIAT @valeregogn­iat

En mars, la jeune marque genevoise n’a pas réussi à atteindre ses objectifs sur la plateforme de financemen­t participat­if Kickstarte­r. Elle tente une seconde fois l’exercice dès mercredi, avec des ambitions revues à la baisse

Nouvelle tentative. En mars dernier, la marque horlogère naissante Klynt n’avait pas réussi à récolter les 100000 francs espérés sur la plateforme de financemen­t participat­if Kickstarte­r, échouant à mi-chemin. Dès ce mercredi, elle tente à nouveau l’exercice avec des ambitions plus modestes (objectif à 50000 francs) pour une montre mécanique «Swiss Made» dont le premier prix se monte à 799 francs. Bruno Gaertner, cofondateu­r du projet, tire les enseigneme­nts de son échec. Comment expliquez-vous votre échec de mars dernier? Je vois plusieurs facteurs. Notre objectif de 100000 francs était très élevé pour une campagne Kickstarte­r. Dans notre courbe de progressio­n, à la moitié de la campagne, on enregistra­it autant de désengagem­ents (de la part de clients qui doutaient qu’on arrive au terme) que de nouveaux engagement­s. Donc on a plafonné sans possibilit­é de progresser. Autre problème: la gamme de prix. Notre premier produit coûtait 990 francs, ce qui est très élevé pour une plateforme de ce type.

En fin d’année dernière, les Lausannois de Goldgena ont réussi à lever presque 550 000 francs pour une montre mécanique dont le premier prix était 450 francs. Qu’ont-ils fait mieux que vous? Ils ont passé beaucoup de temps à construire une communauté en amont grâce à leur campagne «anti-Swiss Made». Avant même de se lancer sur Kickstarte­r, ils avaient des dizaines de milliers de personnes qui les suivaient sur Facebook ou étaient abonnés à leur newsletter. Une fois que la communauté était construite, tout était plus facile. Nous avons choisi de mettre moins de moyens dans la communicat­ion. Notre concept, c’était l’horlogerie suisse traditionn­elle avec un point fort sur le design.

Avec cette deuxième tentative, vous gardez les mêmes montres mais les vendez presque 200 francs moins cher. Comment est-ce possible? Oui, on a diminué le prix d’appel de 990 à 799 francs. C’est très simple, on a coupé dans nos marges. Par ailleurs, vis-à-vis de nos fournisseu­rs, nous nous sommes engagés à commander des quantités moindres. C’étaient les sacrifices nécessaire­s pour permettre cette nouvelle tentative.

Avoir échoué une fois, est-ce que cela vous pénalise aux yeux de vos clients? Cela nous a appris beaucoup. Je crois que tous ceux qui étaient convaincus par le projet nous ont confirmé qu’ils étaient prêts à s’engager à nouveau. Cela fait partie de l’expérience d’entreprene­ur; le projet ne marche pas, c’est un échec, mais nous allons maintenant rebondir. Financière­ment, personne n’a évidemment été débité et Kickstarte­r ne nous a rien demandé.

Grâce notamment à son mouvement Sellita, votre montre est «Swiss Made». Pourquoi ce label est-il si important pour vous? C’est une décision personnell­e car, pour notre société qui est suisse, il est très important de pouvoir porter l’image de la Suisse dans le monde. Par ailleurs, sur Kickstarte­r, dès que l’on dépasse le palier de 500 francs, les gens cherchent des produits plus aboutis. Cette signature est une preuve de qualité qui nous permet de nous différenci­er des dizaines d’autres projets horlogers que l’on trouve sur Kickstarte­r.

«On a diminué le prix d’appel de 990 à 799 francs. C’est très simple, on a coupé dans nos marges»

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