Le Temps

Le même, mais différent

- MARIE-PIERRE GENECAND

Quand on part l’été, on peut soit retrouver un endroit qu’on connaît déjà – l’appartemen­t à la mer de grand-maman ou le mas provençal loué depuis vingt ans – soit tenter l’inconnu. A priori, la seconde option offre plus de sensations et de dépaysemen­t. Logique. Mais la première peut aussi dérouter. Vraiment. Question d’activités et, surtout, de participan­ts.

Mes virées à Saint-Luc (VS), par exemple. Une chère amie que je vois trop peu durant l’année m’invite chaque été à passer quelques jours dans son chalet familial. Une merveille de confort rustique avec vue sur le Cervin. La semaine dernière, j’y étais pour la troisième fois et cette parenthèse sur les hauteurs a eu encore une autre saveur. La raison? On est passées du duo au clan. Et, disons qu’en matière de turbulence­s et de chaleur, rien ne vaut un clan valaisan! Les repas prennent des allures de festin alpin, comme si Guédiguian avait troqué la Canebière pour les mélèzes et le mayen. Tellement bien!

Pareil pour les activités. Les deux dernières fois, en duo, puis en trio féminins, on avait marché (un peu), bu (beaucoup) et parlé (énormément). Là, à plusieurs, on a visé une balade d’une heure, style un aller-retour à l’hôtel Weisshorn, et l’on a terminé avec une marche forcée de cinq heures, parce que des coeurs vaillants ont voulu rejoindre la cabane Bella-Tola, via le lac de Combavert. Soit une longue traversée improvisée, sinon erratique, à flanc de pâturages et de pierriers… Outch, les pieds! Forcément, plus on est, plus on rit, mais aussi plus les envies sont variées. C’est la magie de la collectivi­té.

La recette de ce même différent? Ne pas essayer de reproduire un scénario gagnant. Cela dit, l’été prochain, je me vois très bien rejouer la première version: vider une bouteille de cornalin à deux sur le balcon en se disant tout et en regardant la nuit envelopper le Cervin.

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