«Cuisinier pour le plaisir et la prévoyance»
A Bad Zurzach, une petite localité thermale d’Argovie, la santé est la principale préoccupation des visiteurs. Andreas Tinner, 71 ans, y apporte sa réponse culinaire avec une cuisine basée sur le principe dit des cinq éléments. Chef cuisinier à l’hôtel Zur Post, il se plaît à servir les mardi et jeudi une cuisine traditionnelle ou chinoise.
L’accent n’est pas mis sur les produits, mais sur l’ordre dans lequel on ajoute les composants pendant la préparation et lorsque l’hôte les mange. Andreas Tinner est connu pour sa maîtrise de cette théorie millénaire fondée sur cinq éléments, et autant de goûts: acide (bois), salé (eau), aigu (métal), amer (feu), sucré (terre). Au programme lors de notre visite, consommé aux cinq éléments, poulet aux cinq épices et poisson au gingembre.
Lacunes de prévoyance
Andreas Tinner a appris l’art de la cuisine chinoise en Asie, et a passé des examens à ce sujet. Mais sa carrière ne l’a pas emmené qu’en Extrême-Orient. Après un apprentissage de cuisinier à Lausanne, il a accru son savoir à Genève, à l’ex-Hôtel du Rhône (Mandarin) et à Zurich, au Dolder. Il a ensuite voyagé pendant quatorze ans, au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande – où il a rencontré sa femme – et naturellement en Asie.
«La cuisine est un hobby que j’aimerais encore pratiquer quelques années, mais comme j’ai des lacunes de prévoyance du fait de mes voyages, mon emploi me permet aussi d’améliorer ma rente future», nous déclare-t-il. Le cuisinier ajoute que sa femme est de dix ans plus jeune que lui. Il n’a guère envie de prendre une retraite définitive pendant que sa femme travaille. Leurs deux enfants sont en effet adultes. Son objectif est de continuer jusqu’à 75 ans. Ce week-end, il votera résolument pour les 70 francs supplémentaires pour l’AVS.