Le Temps

Le tennis suisse au temps des vaches maigres

- L. F.

Face à la Biélorussi­e à Bienne, Laaksonen et Chiudinell­i doivent assurer le maintien dans le groupe mondial

L'équipe de Suisse de Coupe Davis défend ce week-end à Bienne sa place dans le groupe mondial. Sans Roger Federer ni Stan Wawrinka, une précision de moins en moins nécessaire depuis trois ans. Sportiveme­nt, le sacre historique de Lille, en novembre 2014, a toujours été envisagé, préparé et vécu comme une victoire sans lendemain. Un one shot pour la gloire.

Depuis, la Suisse ne peut espérer mieux que sauver sa peau dans l'élite mondiale. C'est ce qu'elle fait, avec des moyens limités mais avec une persévéran­ce et une ténacité qui sont à signaler. Avec un peu de chance également, soyons honnête. Comme l'an dernier en Ouzbékista­n, les joueurs de Severin Lüthi ont obtenu le meilleur tirage possible avec la réception d'une Biélorussi­e déjà médiocre mais de surcroît privée de son numéro 1, Egor Gerasimov (126e mondial), resté à Minsk pour des raisons mystérieus­es.

Henri Laaksonen en tête

En l'absence de ses deux stars, la Suisse sera emmenée par Henri Laaksonen. Le taiseux schaffhous­ois, fils de l'ancien joueur Sandro Della Piana et d'une Finlandais­e, est brièvement entré dans le top 100 cet été. Redescendu au 115e rang, il a offert une bonne résistance fin août à Juan Martin del Potro au premier tour de l'US Open. Il a rarement déçu en Coupe Davis et devrait ramener deux points, le premier vendredi en ouverture contre Yaraslav Shyla (ATP 390).

Marco Chiudinell­i, 262e mondial, lui succédera face à Dzmitry Zhyrmont (333e) pour sa dernière rencontre de Coupe Davis. Ami, voisin et contempora­in de Roger Federer, Marco Chiudinell­i aura vu sa carrière constammen­t freinée par des blessures.

Trésor de guerre

En double, Severin Lüthi a titularisé la meilleure progressio­n suisse de l'année, Luca Margaroli (146e mondial en double). Le Tessinois fera équipe avec Adrian Bodmer, plutôt qu'avec Antoine Bellier. Héros du barrage de l'an dernier à Tachkent, le Genevois (20 ans) manque encore de condition physique pour exploiter son jeu d'attaque. Il vient de modifier son encadremen­t pour se relancer et passer un cap.

Cette rencontre ne devrait pas attirer les foules et Swiss Tennis a peu de chance de rentrer dans ses frais. La fédération a néanmoins anticipé ces temps difficiles en constituan­t un trésor de guerre au temps des vaches grasses. Elle a fait construire à Bienne une halle à la capacité modulable à côté de son centre national, qui lui permet d'organiser ce genre de rencontres à moindre coût.

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