Les 50 ans et plus, une opportunité pour les entreprises
La discrimination envers les 50 ans et plus est très présente dans le recrutement et, de manière surprenante, souvent tolérée, voire même acceptée. Avec le questionnement sur l’avenir de notre système de retraite et le vieillissement de la population, il faut trier le vrai du faux des préjugés associés à l’âge.
a) non, les «vieux» ne sont pas moins motivés. Les études démontrent que la motivation et l’engagement au travail, ainsi que les sentiments d’auto-efficacité ne sont pas corrélés à l’âge.
b) Oui, les anciens ont une attitude légèrement plus négative face au changement que les jeunes, mais la posture envers l’innovation, la prise de risques et les évolutions organisationnelles ne sont pas liées à l’âge.
c) Oui, les anciens sont légèrement moins motivés à apprendre et à participer à des formations, ce qui est d’ailleurs un avantage du point de vue des coûts.
d) Non, les plus âgés ne sont pas en moins bonne santé! Les mesures objectives et subjectives de bonne santé couplées aux données d’absentéisme démontrent l’inconsistance de ce préjugé pourtant coriace.
e) Non, les plus anciens n’ont pas moins d’échanges avec leurs pairs, ni moins confiance en leur manager, et ils n’ont pas plus de conflits que les plus jeunes.
f ) Oui, les seniors sont plus chers que les juniors en raison de leur expérience, et des systèmes de progression salariale privilégiant souvent la séniorité. De plus, notre système de 2e pilier est discriminatoire car liant les cotisations à l’âge.
La plupart de ces stéréotypes ne tenant donc pas la route, demandons-nous quels sont les avantages d’employer des seniors, et qui justifient des coûts salariaux potentiellement plus élevés.
Le premier, et le plus évident, est que les compétences et l’expérience des anciens sont significativement plus importantes. Cela leur permet de maintenir leur productivité et de compenser souvent largement les modifications physiques liées à l’âge.
Le deuxième avantage, bien documenté, est un taux de rotation significativement plus bas. En effet, les personnes plus anciennes sont plus loyales envers leur employeur, soit par reconnaissance, soit par pragmatisme, car les changements de carrière à un âge plus avancé sont plus périlleux.
Un troisième argument tient à leur capacité de faire appliquer les normes et standards éthiques de l’entreprise. Leur expérience, couplée à leur crédibilité, rend en effet l’accomplissement d’actions éthiquement répréhensibles beaucoup moins évidentes. Ils jouent ainsi souvent un rôle régulateur dans les équipes.
En conclusion, les seniors représentent des ressources très précieuses pour toute entreprise et nombre d’entre elles auraient bon goût de s’en inspirer dans un contexte démographique où la main-d’oeuvre formée et compétente sera toujours plus rare.
■