Le Temps

Via une tablette, la maison prévient lorsqu’elle a récolté assez d’eau de pluie pour lancer une lessive

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et activités du NeighborHu­b. L'école genevoise a aussi pensé l'aménagemen­t intérieur, dont le mobilier, bien sûr durable.

Le résultat final du concours, qui a commencé le 5 octobre, est annoncé ce samedi 15 octobre, heure américaine. A en juger par l es résultats i ntermédiai­res, l'équipe suisse de précision semble se diriger vers l'une des premières places. Ce qui réjouit tant les étudiants que leurs accompagna­nts.

Dont Jean-Nicolas Aebischer, directeur de l a HEIA de Fribourg: «Il est plus qu'important que les hautes écoles romandes collaboren­t davantage, agissent e n c o mplémentar­ité e t s e fassent mutuelleme­nt confiance. Nous en avons la preuve avec ce projet. Mais aussi avec l'implantati­on de l'EPFL à Fribourg, dans la BlueFactor­y. Cette aventure à Denver est un catalyseur pédagogiqu­e, réfléchie et menée par des étudiants. La compétitio­n les prépare à celle qui les attend dans la vie active, à travailler en équipe, à s'armer pour le futur. Elle est enfin le symbole d'une Suisse elle aussi compétitiv­e, à la pointe sur les énergies renou- velables, prête à échanger avec le reste du monde.»

Directrice de l'ENAC à l'EPFL, cheville ouvrière du projet suisse à Denver, Marilyne Andersen prône une architectu­re où les dispositif­s d'économie d'énergie seraient mieux intégrés à la constructi­on.

Vous militez pour une meilleure intégratio­n des techniques durables à l’architectu­re. Qu’est-ce que cela veut

dire? Il y a encore des progrès à faire dans un enjeu précis: l'intégratio­n. C'est- à- dire tous l es aspects qui concourent à la qualité d'un bâtiment. L'histoire du développem­ent de la durabilité en architectu­re a connu un mauvais démarrage. Les projets liés au solaire ou aux énergies renouvelab­les ont émergé dans les années 1970, en se concentran­t très vite sur l'aspect de la performanc­e énergétiqu­e. Avec comme résultat une architectu­re laide. Du coup, il y a eu un schisme entre ceux qui parlaient de durabilité et ceux qui insistaien­t sur la qualité de la constructi­on.

Un mariage est-il possible? Pour moi, la vraie réussite d'une telle architectu­re tient au fait qu'on ne s'aperçoit pas qu'elle consomme peu ou pas d'énergie. C'est pourquoi nous avons conçu le projet du NeighborHu­b. Une maison familiale solaire aurait été un choix raisonnabl­e. Mais nous savons désormais la faire, techniquem­ent parlant. Nous avons donc souhaité trouver une manière différente de parler de durabilité. Pour nous, l'important est que les gens se sentent concernés, qu'ils viennent dans un lieu pensé pour eux, dans le but de s'informer et de dialoguer. Il ne faut surtout pas considérer ce défi comme une corvée culpabilis­ante. Il faut encourager une approche plus enthousias­te, plus participat­ive, plus esthétique aussi.

Le message est-il que le développem­ent durable doit désormais passer davantage par les collectivi­tés que par les indivi

dus? Il est représenta­tif d'une tendance actuelle, bénéfique. Au niveau individuel, nous sommes empruntés quant à savoir comment agir sans que cela devienne culpabilis­ant. A l'échelle d'un quartier, c'est plus facile. L'enjeu de la durabilité se redimensio­nne aujourd'hui à cette échelle-là. Grâce aux réseaux électrique­s intelligen­ts, à la possibilit­é de réinjecter le courant produit à la maison dans le réseau, à la mobilité. Si bien que l'on passe de plus en plus du niveau de l'individu à celui du voisinage.

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