Histoire de LAMal et de poules
PIERRE VALLON, PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ SUISSE DE PSYCHIATRIE ET PSYCHOTHÉRAPIE
Le Temps évoque dans un éditorial la réaction des acteurs du système de santé envers les caisses maladie à chaque publication des primes. Pourquoi s’attaquer à ceux qui ne font que récolter l’argent des assurés? Le traitement administratif des factures LAMal est payé au pourcentage et l’assureur n’a pas le droit de s’enrichir sur le dos de ses assurés. Pourquoi les caisses maladie se livrent-elles à une concurrence acharnée, à coups de spots publicitaires et d’affiches? Pourquoi protègent-elles résolument leurs intérêts en s’attachant les services de parlementaires fédéraux? C’est que la LAMal a donné le poulailler à garder au renard. L’assureur, ce renard, cherche avant tout à recruter des bons risques pour ses assurances complémentaires. Tous les moyens sont bons pour connaître votre état de santé, du rapport de votre médecin traitant à la caisse au téléphone que vous ferez à la hotline avant d’aller consulter. J’entends déjà les cris d’indignation: l’assureur ne sait rien à propos des renseignements transmis à son médecin-conseil, alors que ce même médecin gère à la fois les dossiers LAMal et les dossiers d’assurance complémentaire. Etre le vertueux gardien des poules et en croquer une de temps en temps, c’est le bonheur! Voilà pourquoi les assureurs résistent au système d’encaissement proposé par MM. Maillard et Poggia. Les parlementaires fédéraux nous exhorteront à ne pas épaissir le mille-feuille administratif. Que ne ferait-on pas pour sa cuisse de poulet?